Lengagement des Ă©crivains : politisation du champ littĂ©raire et crises rĂ©publicaines. La premiĂšre partie de l’ouvrage est consacrĂ©e aux liens entre champs littĂ©raire et politique. Elle s’ouvre sur un exposĂ© mĂ©thodologique qui Obtenez le livreLe champ de bataille de la pensĂ©e Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es par Laurence Vanin au format PDF ou EPUB. Vous pouvez lire des livres en ligne ou les enregistrer sur vos appareils. Tous les livres sont disponibles au tĂ©lĂ©chargement sans avoir Ă  dĂ©penser de l' Le champ de bataille de la pensĂ©e Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es Beaucoup de gens essaient de rechercher ces livres dans le moteur de recherche avec plusieurs requĂȘtes telles que [TĂ©lĂ©charger] le Livre Le champ de bataille de la pensĂ©e Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es en Format PDF, TĂ©lĂ©charger Le champ de bataille de la pensĂ©e Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es Livre Ebook PDF pour obtenir livre gratuit. 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Si vous souffrez de pensĂ©es nĂ©gatives, prenez courage ! Le champ de bataille de la pensĂ©e - Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es pan Joyce Meyer CaractĂ©ristiques Le champ de bataille de la pensĂ©e - Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es Joyce Meyer Nb. de pages 243 Format Pdf, ePub, MOBI, FB2 ISBN 9782912185105 Editeur EMETH Editions Date de parution 2012 TĂ©lĂ©charger eBook gratuit TĂ©lĂ©chargement ebook gratuit pour ipod touch Le champ de bataille de la pensĂ©e - Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es 9782912185105 par Joyce Meyer en francais iBook Overview Soucis, doute, confusion, dĂ©pression, colĂšre et sentiments de condamnation... tout cela constitue des attaques de la pensĂ©e. Si vous souffrez de pensĂ©es nĂ©gatives, prenez courage ! Joyce Meyer a aidĂ© des millions de personnes Ă  vaincre toutes ces batailles cruciales - et elle peut aussi vous aider. 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Eneffet, les champs de bataille sont le plus souvent bruyants : cri des hommes, cri des mourants, hennissements des chevaux quand il s'agit de la cavalerie, tonnerre des canons lors des assauts ou crépitements des fusils d'assaut, tirs de grenade, de mortier; les détonations se succÚdent et forment un vacarme infernal au milieu duquel les voix humaines semblent bien ténues. Pensez

1La combinaison de l’électronique, de l’informatique et de la tĂ©lĂ©communication a entraĂźnĂ© une rĂ©volution technologique l’apparition des technologies de l’information et de la communication NTIC. Parmi les bouleversements radicaux qu’elles entraĂźnent, figurent la connectivitĂ© [1], le rĂ©trĂ©cissement de l’espace et la gestion en temps quasi rĂ©el. 2Si la guerre est un art simple, mais tout d’exĂ©cution » [2], sa nature reste fonction de l’innovation technologique. L’arrivĂ©e des nouvelles technologies de l’information et de la communication constitue donc un bouleversement, qui fait faire Ă  l’efficacitĂ© militaire un bond en avant suffisamment significatif pour se demander s’il ne s’agit pas d’une rĂ©volution dans les affaires militaires ». La derniĂšre rĂ©volution militaire remontant Ă  l’arrivĂ©e de l’artillerie de campagne de la fin du XVIIIe siĂšcle et qui a dĂ©cuplĂ© les capacitĂ©s de destruction. 3Cette rĂ©volution militaire n’est pas seulement technique. Elle affecte en particulier les principes fondamentaux de la guerre, mis en Ă©vidence par le marĂ©chal Foch libertĂ© d’action, concentration des efforts et Ă©conomie des moyens ». 4En effet, l’irruption des NTIC offre de nouvelles perspectives d’application aux principes de la guerre, soulignant par lĂ  le caractĂšre visionnaire de Foch. Une vĂ©ritable manƓuvre vectorielle [3] devient alors possible dans la mesure oĂč les NTIC ouvrent de nouveaux champs d’application aux principes de la guerre et Ă  leurs combinaisons. Enfin, la mise en Ɠuvre de ces nouvelles technologies nĂ©cessite de rĂ©viser l’approche de la sĂ©curitĂ©, les modes d’entraĂźnement et de formation, ainsi que la culture du commandement. 5Le combat aĂ©roterrestre futur, caractĂ©risĂ© par la domination informationnelle et la prĂ©cision des effets, pourrait faire Ă©merger trois modes opĂ©ratifs la conduite partagĂ©e comme source-clĂ© de la libertĂ© d’action du chef, la dĂ©centralisation du combat nĂ©cessaire pour acquĂ©rir la concentration des efforts et la combinaison des vecteurs [4] comme facteur d’économie des autant, la domination informationnelle suppose de la part des combattants, quel que soit le niveau considĂ©rĂ©, une confiance dans le systĂšme. En effet, les capacitĂ©s numĂ©riques remplaceront le lien physique entre l’exĂ©cutant et son chef. Aussi, aux trois modes opĂ©ratifs citĂ©s prĂ©cĂ©demment, viennent s’ajouter une nouvelle perception de la prise de risque dans la conception des systĂšmes de sĂ©curitĂ© de l’information, un nouveau concept d’entraĂźnement et de formation, et enfin, une nouvelle culture du des NTIC aux principes de la guerre6 La numĂ©risation de l’espace de bataille influencera de façon irrĂ©versible et parfois imprĂ©visible l’art du commandement et l’emploi des forces. » [5] 7En d’autres termes, les conditions du combat futur vont connaĂźtre des modifications telles que la nature mĂȘme de la guerre va s’en trouver profondĂ©ment affectĂ©e. En effet, aprĂšs avoir longtemps considĂ©rĂ© que pour vaincre, il fallait la combinaison du feu, du mouvement et du choc », une nouvelle forme de la guerre se profile pour le XXIe siĂšcle celle qui consiste Ă  vaincre par l’information ».La libertĂ© d’action renforcĂ©e par la conduite partagĂ©e8 Nous allons passer d’une rĂ©fĂ©rence personnelle gĂ©nĂ©rant une action collective Ă  une rĂ©fĂ©rence globale permettant la cohĂ©rence d’actions individuelles. » [6] 9Le principe de la libertĂ© d’action est souvent considĂ©rĂ© comme le premier principe de la guerre, Ă  l’origine de tous les autres. En effet, sans libertĂ© d’action, il est impossible de concentrer les efforts ni d’économiser quoi que ce soit. La libertĂ© d’action, c’est le fait de pouvoir agir malgrĂ© l’adversaire et les diverses contraintes imposĂ©es par le milieu et les circonstances. En d’autres termes, c’est la capacitĂ© rĂ©siduelle d’agir ou de rĂ©agir Ă  un moment donnĂ©. 10La libertĂ© d’action repose sur trois prĂ©suppositions la sĂ»retĂ©, la prĂ©vision et l’anticipation, et l’aptitude Ă  prendre l’ascendant sur l’adversaire. Dans l’avenir ce principe se trouvera renforcĂ© par les NTIC dans la mesure oĂč la capacitĂ© rĂ©siduelle du chef Ă  agir sera plus grande parce que mieux connue la connectivitĂ©. La numĂ©risation de l’espace de bataille NEB, la rĂ©colte et le traitement des donnĂ©es C4ISR [7], et la transmission de l’information Ă  partir de systĂšmes d’information, mis en place Ă  chacun des niveaux conception SIC, mise en Ɠuvre SIR, exĂ©cution SIT, concourent Ă  une vĂ©ritable transparence du champ de NTIC et la conquĂȘte de la supĂ©rioritĂ© informationnelle11Parmi les applications concrĂštes des NTIC dans les transformations du champ de bataille, figure la numĂ©risation de l’ensemble des modules allant du fantassin [8] au systĂšme complexe de dĂ©fense sol-air [9]. Cela s’appelle la numĂ©risation de l’espace de bataille NEB.La NEB constitue donc une vĂ©ritable rĂ©volution numĂ©rique dans les affaires militaires, dans la mesure oĂč elle procure aux combattants, aux chefs et aux Ă©tats-majors une connaissance en temps quasi rĂ©el de l’évolution de la situation et permet une accĂ©lĂ©ration de la prise de principal atout de la numĂ©risation ĂȘtre un multiplicateur d’efficacitĂ© »12La numĂ©risation est tout d’abord un multiplicateur d’efficacitĂ© car c’est une technologie qui transforme la voix, les donnĂ©es, les cartes, les photos
 en un signal numĂ©rique facilement transmissible et pouvant ĂȘtre recopiĂ© selon les besoins. Ainsi, le processus informationnel et dĂ©cisionnel s’en trouve considĂ©rablement accĂ©lĂ©rĂ©. LĂ  oĂč il fallait plusieurs heures Ă  une estafette pour transmettre un document confidentiel par exemple un ACO [10] Ă  distribuer aux piĂšces d’artillerie sol-air, il ne faudra Ă  prĂ©sent que quelques secondes. Ensuite parce qu’elle Ă©vite que l’information ne subisse une transformation ou une dĂ©formation. Le doute d’une mauvaise interprĂ©tation de la situation devrait ĂȘtre Ă©liminĂ©. En effet, les ordres qui hier descendaient en cascade pouvaient subir des interprĂ©tations diffĂ©rentes, voire des dĂ©formations. A prĂ©sent les donnĂ©es sont Ă©changeables, sans perte en ligne. Enfin, parce qu’elle est facilement stockable. Les donnĂ©es numĂ©riques peuvent ĂȘtre en effet facilement compressĂ©es pour occuper moins d’espace dans les risques de la numĂ©risation la place relative de l’homme13Parmi l’ensemble des risques, il faut citer la surinformation, le non-respect du principe de subsidiaritĂ©, et l’absence de dĂ©cision. La surinformation constitue un risque pour les Ă©chelons d’exĂ©cution dĂšs lors que les niveaux supĂ©rieurs n’auraient pas jouĂ© leur rĂŽle. En effet, il y a un risque de diffusion gĂ©nĂ©rale et systĂ©matique de l’information jusqu’au plus bas niveau sans traitement intermĂ©diaire. Le combattant ne doit recevoir que l’information qui le concerne, faute de quoi son action s’en trouverait saturĂ©e par excĂšs d’information. 14Le non-respect du principe de subsidiaritĂ© [11] et l’écrasement des niveaux hiĂ©rarchiques pourrait conduire Ă  une remise en question de la libertĂ© d’action des Ă©chelons subordonnĂ©s. En effet, avec la numĂ©risation de l’espace de bataille, les Ă©chelons intermĂ©diaires peuvent ĂȘtre contournĂ©s par l’échelon supĂ©rieur disposant d’une plus grande vue d’ensemble des opĂ©rations. Ce dernier pourrait alors ĂȘtre tentĂ© de manƓuvrer lui-mĂȘme les diffĂ©rents modules de la force ou, au minimum, d’imposer Ă  ses subordonnĂ©s le dĂ©tail de leur manƓuvre, annihilant ainsi leur libertĂ© d’action. Le risque de dĂ©responsabilisation serait alors trĂšs grand !Paradoxalement, la numĂ©risation, si elle n’est pas maĂźtrisĂ©e, pourrait conduire Ă  ralentir la prise dĂ©cision. En effet, le chef pourrait ĂȘtre tentĂ© d’attendre la derniĂšre information qui permettrait de diminuer au maximum la part de l’intuition, ou de la subjectivitĂ©, dans sa dĂ©cision. Il s’agit lĂ  d’un abus de confiance dans le systĂšme qui occulte la notion plus que jamais fondamentale de la prise de risque. Ce phĂ©nomĂšne bien connu de dĂ©responsabilisation par l’informatique pourrait alors avoir comme effet pervers de retarder la dĂ©cision alors que l’objectif initial de la numĂ©risation est bien d’accĂ©lĂ©rer le processus dĂ©cisionnel. Les NTIC constituent un levier essentiel dans la supĂ©rioritĂ© opĂ©rationnelle, mais les dĂ©cideurs doivent conserver Ă  l’esprit qu’elles ne sont qu’un outil, mĂȘme s’il est rĂ©volutionnaire, au service de l’ NTIC et la logique de rĂ©seau15L’informatique sans les rĂ©seaux ne constitue pas intrinsĂšquement une rĂ©volution fondamentale ; de mĂȘme ce sont les rĂ©seaux associĂ©s Ă  la numĂ©risation de l’espace de bataille qui apportent une avancĂ©e significative dans l’art de la guerre. Il s’agit donc d’organiser l’ensemble des donnĂ©es Ă  partager en systĂšme de systĂšme C4ISR et de dĂ©finir l’architecture des systĂšmes d’information SI correspondant aux besoins projet C4ISR au cƓur du projet de numĂ©risation de l’espace de bataille16Il s’agit d’un systĂšme de systĂšme dont le rĂŽle principal sera d’intĂ©grer tous les rĂ©seaux du champ de bataille dans une architecture globale. En effet, la guerre moderne n’admet plus la persistance de temps de latence entre la dĂ©tection d’un matĂ©riel et sa destruction. Les cibles potentielles Ă©tant de plus en plus mobiles, parfois noyĂ©es au milieu de la population, l’ennemi peut disparaĂźtre en quelques minutes la destruction de seulement 13 chars serbes au Kosovo par l’aviation de l’Alliance en tĂ©moigne. A l’avenir, le dĂ©fi consistera Ă  exploiter l’information en temps rĂ©el. Les systĂšmes C4ISR sont au cƓur de cette rĂ©volution dans les affaires militaires. La rĂ©alisation des SI nĂ©cessaires aux diffĂ©rents acteurs de l’espace de bataille repose sur un concept technologique dit horizontal c’est-Ă -dire destinĂ© Ă  assurer, en prioritĂ©, la cohĂ©rence des niveaux hiĂ©rarchiques conception, mise en Ɠuvre et exĂ©cution. Ainsi, le systĂšme d’information pour le commandement des forces SICF est attribuĂ© au niveau de la conception PC de niveau 1 Ă  3 [12], le systĂšme d’information rĂ©gimentaire SIR au niveau de la mise en Ɠuvre PC de niveau 4 et 5 [13] et le systĂšme d’information terminal SIT au niveau de l’exĂ©cution systĂšmes d’armes.La logique de rĂ©seau un bouleversement des niveaux hiĂ©rarchiques du commandement, et un facteur d’accĂ©lĂ©ration vers l’interopĂ©rabilitĂ© des systĂšmes nationaux et alliĂ©s17En rĂ©alitĂ©, le problĂšme de l’écrasement des niveaux hiĂ©rarchiques Ă©voquĂ© ci-dessus ne doit ĂȘtre considĂ©rĂ© que comme un mal nĂ©cessaire lorsque la rapiditĂ© de l’évolution de la situation l’exigera. 18En effet, les NTIC ne remettent pas en cause la dĂ©composition de l’action en trois phases conception, mise en Ɠuvre et exĂ©cution. En revanche, elles permettent de crĂ©er des boucles courtes » et de dĂ©cloisonner les trois niveaux, faisant fi des rĂšgles de subordination. Ainsi, l’expĂ©rimentation tactique menĂ©e au CEPC [14] par le CDES [15] a clairement montrĂ© l’opportunitĂ© offerte par les NTIC de crĂ©er des groupes de forces de circonstance conçus, mis en Ɠuvre et exĂ©cutĂ©s au plus haut niveau niveau Corps d’armĂ©e ou de Composante terrestre de théùtre, pour mener des opĂ©rations ciblĂ©es cf. la manƓuvre vectorielle ci-dessous en dĂ©pit des difficultĂ©s culturelles et hiĂ©rarchiques que cela pose. 19Les rĂ©seaux mettent enfin en exergue la nĂ©cessitĂ© de disposer de systĂšmes interopĂ©rables. En effet, seules les donnĂ©es rĂ©pondant aux mĂȘmes standards peuvent circuler et ĂȘtre Ă©changĂ©es. La numĂ©risation force donc l’interopĂ©rabilitĂ© des donnĂ©es tant au plan national qu’entre les NTIC et les solutions numĂ©riques20La masse d’informations disponibles et la puissance de calcul des ordinateurs permettront d’élaborer des modĂšles simulant l’action amie en la comparant Ă  celle de l’ennemi et de proposer des choix finaux d’une grande objectivitĂ©. Le rĂŽle jouĂ© Ă  cet Ă©gard par la simulation n’est pas nĂ©gligeable. En effet, l’expression d’un besoin de systĂšme d’information est toujours difficile Ă  formuler. La simulation offre la possibilitĂ© de mieux concrĂ©tiser un systĂšme futur. Par ailleurs, elle joue un rĂŽle majeur dans la validation des systĂšmes d’information car elle permet d’éprouver les procĂ©dures, d’entraĂźner et de former les personnels Ă  moindre coĂ»t et surtout de valider la cohĂ©rence du systĂšme par sa souplesse d’utilisation et les possibilitĂ©s de rejouer. 21Mais, les solutions numĂ©riques, que proposent les NTIC appliquĂ©es aux systĂšmes de simulation, pourraient conduire Ă  minimiser la place de l’intuition dans l’exercice du commandement. Une telle Ă©volution pourrait faire craindre que la conduite de la guerre ne soit plus un art mais tende Ă  devenir une science. Cette crainte n’est pas justifiĂ©e sauf si la machine venait Ă  remplacer l’intelligence humaine et la capacitĂ© de dĂ©cision de l’homme. 22Certains pensent que le rĂŽle traditionnel de l’officier charismatique en situation de commandement devrait s’estomper. En effet, comme nous le verrons par suite, le chef pourrait ĂȘtre de plus en plus Ă©loignĂ© de ses hommes et ne communiquer avec eux qu’aux travers d’écrans digitaux et de signaux numĂ©riques. Dans ces conditions l’ascendant moral du chef sur ses subordonnĂ©s ne tiendrait que par la confiance que les uns et les autres accorderaient aux systĂšmes d’information et de communication mis en place. Seul le dernier Ă©chelon, c’est-Ă -dire le niveau d’exĂ©cution au contact des populations, de l’ennemi, du terrain, conserverait cette relation physique qui devrait devenir l’apanage de la section, du groupe, voire de l’équipe ou du binĂŽme. La formation morale, l’exercice de l’autoritĂ© devraient alors, encore plus, descendre jusqu’au dernier niveau d’exĂ©cution si cette distanciation entre le chef et l’exĂ©cutant, rĂ©sultante des NTIC, se concentration des efforts par la dĂ©centralisation du combat23 Focaliser la puissance de combat de la flotte Ă  partir de forces largement dispersĂ©es mais Ă©troitement maillĂ©es. » [16] 24Le principe de concentration des efforts fut au centre de la bataille napolĂ©onienne et son application en 1940 fit le succĂšs de l’attaque blindĂ©e allemande de Guderian dans les Ardennes. 25La concentration des efforts est l’orientation dans l’espace et dans le temps des diffĂ©rentes actions et des effets des systĂšmes d’armes autour d’un but unique. En d’autres termes, associĂ© au principe de surprise, la concentration des efforts vise Ă  dĂ©cupler les capacitĂ©s d’une force en crĂ©ant localement et pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e un rapport de force favorable. 26AprĂšs une pĂ©riode de 200 ans caractĂ©risĂ©e par un systĂšme divisĂ© » pour mieux se concentrer, l’évolution technologique semble Ă  l’avenir promouvoir un systĂšme dĂ©centralisĂ© » pour mieux NTIC et la manƓuvre Ă©clatĂ©e27La dispersion gĂ©ographique a toujours Ă©tĂ© un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant pour la sauvegarde des unitĂ©s. Mais entendue seulement comme mesure de sĂ»retĂ©, elle peut engendrer des situations dĂ©sastreuses dans la mesure oĂč la dispersion signifie Ă©galement une moindre solidaritĂ© et par consĂ©quent une plus grande vulnĂ©rabilitĂ© relative. L’émiettement des forces onusiennes en Bosnie n’a-t-il pas favorisĂ© les prises d’otages de casques bleus par les factions au printemps 1995 ? 28A prĂ©sent, une des consĂ©quences de l’avĂšnement des NTIC sur le champ de bataille est que la signature, c’est la mort » [17]. La dispersion gĂ©ographique devient donc un impĂ©ratif. 29Si hier il s’agissait de faciliter la concentration de ses propres moyens tout en contrariant celle de l’adversaire, la manƓuvre future sera probablement inverse il s’agira de maintenir la dilution de ses forces tout en cherchant Ă  concentrer celles de l’adversaire. Pour cela, les unitĂ©s devront nĂ©cessairement ĂȘtre furtives, extrĂȘmement mobiles et capables de se reconfigurer. En particulier, elles devront pouvoir se mouvoir Ă  grande vitesse sur des vĂ©hicules blindĂ©s lĂ©gers sans ĂȘtre contraintes par une logistique pesante. Ainsi, parallĂšlement au principe de sĂ»retĂ©, la dilution s’impose parce que la guerre change de nature. PlutĂŽt que de conquĂ©rir un territoire, les forces chercheront Ă  le contrĂŽler ; plutĂŽt que de dĂ©truire l’ennemi, les forces chercheront Ă  lui dĂ©nier toute capacitĂ© d’action. Pour cela, il faudra un grand nombre de petites unitĂ©s dĂ©centralisĂ©es, agiles, mobiles et rapides, interconnectĂ©es Ă  un intranet de la bataille et intĂ©grĂ©es au rĂ©seau informationnel de NTIC et la manƓuvre ciblĂ©e30A l’aube du XXIe siĂšcle, l’art de la manƓuvre est appelĂ© Ă  ĂȘtre renouvelĂ©. La Guerre froide, avec sa logique arithmĂ©tique, visant Ă  opposer toujours plus de masses d’hommes et d’armes, a cĂ©dĂ© le pas Ă  une logique finalitaire » d’emploi des forces. La conception frontale de l’action des forces terrestres, issue des guerres napolĂ©oniennes, n’est plus adaptĂ©e Ă  l’environnement gĂ©opolitique actuel. Enfin, l’explosion des distances, l’implosion des dĂ©lais et la prĂ©cision des armes, imposent une nouvelle conduite de l’action rĂ©alisĂ©e selon une approche vectorielle en temps quasi la notion de masse Ă  la notion d’effets31Depuis Rome, la guerre terrestre consiste en un affrontement de grandes bandes d’hommes armĂ©s, plus ou moins organisĂ©s, que les chefs tentent de concentrer en certains points du dispositif adverse pour crĂ©er un rapport de force favorable et percer le front adverse. Pour cela les chefs, au grĂ© de l’évolution technique des armes, ont recherchĂ© la combinaison savante entre le choc, le feu et la manƓuvre permettant de remporter la victoire. Dans ce contexte, la guĂ©rilla et le siĂšge de place forte ne sont que des cas particuliers. En effet, la guerre a bien toujours Ă©tĂ© une affaire de confrontation de masse comme en tĂ©moignent les morts militaires toujours plus nombreux au fil des siĂšcles. Ceux de la rĂ©volution et de l’Empire atteignent 2,5 millions ; les soldats morts de la Grande Guerre sont 8,5 millions et ceux du second conflit mondial 15 millions. 32La logique de masse ne recule pas fondamentalement aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. En fait, la Guerre froide s’inscrit dans cette continuitĂ© puisque le statu quo s’établit sur la base de rapports de force constituĂ©s par l’accumulation de part et d’autre d’hommes armĂ©s, de chars, de canons, d’avions, de navires
 et de missiles balistiques. Cette notion comparative de masses qui s’opposent est particuliĂšrement bien traduite dans les documents officiels et les Atlas stratĂ©giques de l’époque. 33Il faudra attendre la guerre du Golfe et les multiples crises de la fin XXe siĂšcle, pour constater que le passage d’une logique capacitaire Ă  une logique finalitaire est devenu la norme. La principale raison rĂ©sulte de la dissymĂ©trie des moyens. Par nature, les conflits sont tous Ă  prĂ©sent inĂ©gaux dans des proportions pouvant aller de 1 Ă  100. De plus, l’asymĂ©trie devrait devenir la rĂšgle. Dans les conflits asymĂ©triques, les stratĂ©gies adverses sont diamĂ©tralement opposĂ©es en intention choquer l’opinion publique, en respectabilitĂ© usage de bouclier humain, en intensitĂ© non-respect du principe de proportionnalitĂ©, en moralitĂ© action terroriste [18]. La rĂ©solution de ces crises ne peut venir de la seule accumulation de capacitĂ©s mais plutĂŽt d’actions en termes d’effets Ă  obtenir » sur les sources de puissance de l’adversaire militaire, institutionnelle, financiĂšre, culturelle, psychologique, etc..De la notion de front Ă  la notion d’espace lacunaire34Le contexte des opĂ©rations aĂ©roterrestres est radicalement diffĂ©rent de celui des dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes. L’espace des opĂ©rations a littĂ©ralement Ă©clatĂ©, pour devenir tridimensionnel. Tout d’abord, les combats ne sont plus concentrĂ©s sur une ligne de front ; ensuite, ils n’opposent plus exclusivement des forces armĂ©es ; enfin les populations sont souvent les enjeux de la crise. 35Ainsi, la notion de front opposant des armĂ©es s’estompe au profit de dispositifs terrestres de plus en plus lacunaires. La notion de centre de gravitĂ© » [19] prend alors toute sa valeur. En effet, il ne s’agit plus de raisonner uniquement en fonction du dispositif frontal de l’adversaire, mais d’attaquer prioritairement la vĂ©ritable source de sa puissance ; celle-ci pouvant ĂȘtre militaire, Ă©conomique, politique, mĂ©diatique
De l’ordre oblique Ă  l’ordre vectoriel36Les armĂ©es, de l’antiquitĂ© aux temps modernes, ont pratiquĂ© l’ordre parallĂšle, c’est-Ă -dire l’affrontement en ligne de bataille contre ligne de bataille. La seule manƓuvre possible Ă©tait celle de l’enveloppement par les ailes illustrĂ©e par Hannibal au cours de la bataille de Cannes. C’est Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle que Guibert formalisera l’abandon de l’ordre parallĂšle et l’adoption de l’ordre oblique, qu’il dĂ©crivit ainsi J’appelle oblique toute disposition oĂč l’on porte sur l’ennemi une partie et l’élite de ses forces, et oĂč l’on tient le reste hors de portĂ©e de lui, toute disposition oĂč l’on attaque avec avantage un ou plusieurs points, tandis qu’on donne change aux autres. » [20] Les manƓuvres napolĂ©oniennes se sont inscrites dans cette perspective tracĂ©e par Guibert, de mĂȘme les batailles terrestres des deux guerres mondiales n’ont pour ainsi dire pas dĂ©rogĂ© Ă  cette ordre oblique », Ă  quelques exceptions prĂšs, prĂ©figurant l’ordre vectoriel » comme l’offensive du Guderian dans les Ardennes en 1940 ou l’irruption de la 2e DB du gĂ©nĂ©ral Leclerc en Alsace Ă  partir de Saverne en 1944. 37Cet art de la guerre s’est sophistiquĂ© avec l’approche indirecte » thĂ©orisĂ©e par Liddell Hart pour qui l’attaque des sources de la puissance adverse consiste Ă  surprendre, dĂ©sĂ©quilibrer et dĂ©sorganiser l’adversaire par des actions indirectes. 38Les nouvelles technologies viennent donner un nouveau souffle Ă  l’approche indirecte dans la mesure oĂč il est Ă  prĂ©sent possible de faire converger des forces, de toutes natures et dans un minimum de temps, sur les centres de gravitĂ© [21] de l’adversaire ; c’est l’approche vectorielle. Cela a pour principale consĂ©quence, aprĂšs deux siĂšcles marquĂ©s par la prééminence de la masse, d’ouvrir la perspective de l’approche ciblĂ©e ». Le systĂšme divisionnaire » va donc ĂȘtre remplacĂ© par une logique d’agrĂ©gation opĂ©rationnelle autour d’un principe la modularitĂ© et d’une mĂ©thode la constitution de force. Il en rĂ©sulte une organisation souple, rĂ©versible, et adaptĂ©e aux besoins opĂ©rationnels en vue de produire un ensemble d’effets pour atteindre l’objectif. Le principe divisionnaire a vĂ©cu. » [22]Vers une rĂ©duction du volume des forcesLa qualitĂ© remplacera la quantitĂ©39Avec la prĂ©cision des armements, on comprime la quantitĂ© dans la qualitĂ©. Certes, les munitions Ă  haut degrĂ© de prĂ©cision existent depuis le dĂ©but des annĂ©es 1970, toutefois c’est vĂ©ritablement lors de la guerre du Golfe qu’elles ont Ă©tĂ© utilisĂ©es de façon significative, tĂ©moignant alors d’une rĂ©elle Ă©volution dans l’art de la guerre. L’instrumentalisation du laser et la prĂ©cision de la navigation donnĂ©e par le Global Positioning System GPS sont deux Ă©volutions techniques majeures qui permettent, entre autres, de dire que la prĂ©cision des armements va changer la donne moins d’armes, moins d’exposition, plus de coups au but et plus de logistique allĂ©gĂ©e40Le poids de la logistique va considĂ©rablement diminuer. En effet, la prĂ©cision des tirs va permettre de rĂ©duire considĂ©rablement les consommations. LĂ  oĂč il fallait plusieurs dizaines d’obus pour saturer une zone, deux ou trois munitions intelligentes capables de tirer au but sur des objectifs Ă©loignĂ©s de plus de 30 km suffiront Ă  dĂ©sorganiser un convoi. Ainsi les norias de poids lourds chargĂ©s de munitions d’artillerie [23] seront remplacĂ©es par l’emport de la seule dotation de munitions dites intelligentes nĂ©cessaires Ă  chaque systĂšme d’armes. Mais les munitions intelligentes ne sont pas la seule cause de l’allĂ©gement prĂ©visible de la logistique. L’optimisation des flux grĂące Ă  la gestion informatique des stocks, la mutualisation des Ă©quipements et leur standardisation devraient concourir Ă  une rĂ©duction gĂ©nĂ©rale du poids de la logistique de combat virtuel41Le cyberespace devient de plus en plus le centre de gravitĂ© de toutes les activitĂ©s humaines. Sur la Toile s’échangent les donnĂ©es Ă©conomiques, sociales, mĂ©diatiques, et mĂȘme militaires. Des batailles s’y dĂ©roulent, et s’y dĂ©rouleront de plus en plus. Les virus informatiques, I love you » en 2000, et les techniques de fourvoiement manipulation d’images, de chiffres
 en sont un des moyens par la combinaison des vecteurs42 L’effet recherchĂ© est atteint par la rĂ©sultante d’un ensemble de vecteurs opĂ©rationnels. » [24] 43Le principe d’économie des moyens consiste Ă  n’engager qu’une quantitĂ© suffisante de forces pour atteindre l’objectif recherchĂ©. Parce que les ressources sont comptĂ©es, que l’intelligence de situation ouvre des perspectives tout aussi efficaces que celle du rouleau compresseur » et parce que les lois de la guerre imposent le principe de proportionnalitĂ© [25], le principe d’économie des moyens est au cƓur de la doctrine militaire d’autres termes, l’économie des moyens, c’est la rĂ©partition et l’application judicieuse des capacitĂ©s d’action en vue d’obtenir le meilleur rendement pour atteindre le but assignĂ©. L’innovation technologique va permettre de combiner les vecteurs entre eux et de fournir des effets ajustĂ©s aux besoins prĂ©suppositionsSe comprendre interopĂ©rabilitĂ© des systĂšmes44L’interopĂ©rabilitĂ© est un impĂ©ratif qui n’est pas nouveau. Longtemps recherchĂ©e afin de faire des Ă©conomies d’échelle, elle est Ă  prĂ©sent principalement motivĂ©e par un impĂ©ratif de bon sens il s’agit de la nĂ©cessitĂ©, pour les forces armĂ©es des diffĂ©rents pays alliĂ©s sur un théùtre d’opĂ©rations, de pouvoir travailler ensemble. Il s’agit donc, au-delĂ  d’un simple impĂ©ratif Ă©conomique, d’une exigence trĂšs forte induite par la multinationalitĂ© des opĂ©rations. A cet effet, l’enjeu aujourd’hui porte sur la capacitĂ© des systĂšmes, unitĂ©s et organismes nationaux Ă  opĂ©rer ensemble, grĂące Ă  la compatibilitĂ© de leurs organisations, doctrines, procĂ©dures et Ă©quipements respectifs. Les NTIC reprĂ©sentent une chance exceptionnelle Ă  saisir pour rĂ©aliser l’interopĂ©rabilitĂ© des systĂšmes dans la mesure oĂč le numĂ©rique devient l’élĂ©ment de langage des synergies vers une supĂ©rioritĂ© dans le domaine du commandement45L’apport des nouvelles technologies de l’information, vĂ©ritable matiĂšre premiĂšre du savoir, concourt Ă  crĂ©er les conditions d’une supĂ©rioritĂ© dans le domaine du commandement. Ce dernier, visant Ă  permettre au chef interarmes d’imposer sa volontĂ© sur le terrain, commence par le recueil de l’information, son traitement, le processus de prise de dĂ©cision et la mise en Ɠuvre de ces dĂ©cisions pour gagner ou garder l’initiative » [26]. Cela se traduit concrĂštement par le dĂ©veloppement des SIC, des moyens de renseignement et de contre-renseignement, de la guerre Ă©lectronique et informatique, de la simulation et l’analyse opĂ©rationnelle, et du processus de targeting [27].Agir ensemble le partage capacitaire46La rĂ©volution numĂ©rique ouvre des possibilitĂ©s exceptionnelles pour la rĂ©alisation de capacitĂ©s opĂ©rationnelles et un partage de celles-ci dans le cadre d’un engagement en coalition. En effet, pour des raisons de lĂ©gitimitĂ© et de solidaritĂ©, les opĂ©rations majeures sont Ă  prĂ©sent multinationales. Or la composition des moyens mis en Ɠuvre est contrainte par les exigences des uns et des autres, chacun souhaitant d’une part, conserver une certaine autonomie dĂ©cisionnelle [28] principe du carton rouge et d’autre part, imposer une influence au sein de la coalition le leadership. Cela se traduit alors par un partage capacitaire, savant dosage numĂ©rique, technologique et politique qui vise Ă  satisfaire les intĂ©rĂȘts singuliers de chaque nation. Mais ce partage serait trĂšs difficile, s’il n’existait pas d’outil permettant de rĂ©aliser cette coopĂ©ration. Les NTIC y contribuent largement, sans elles la dĂ©marche capacitaire perdrait alors une grande partie de sa objectifsL’optimisation des forces l’agrĂ©gation47La nouvelle approche doctrinale de l’armĂ©e de terre française redĂ©finit la maniĂšre dont est constituĂ©e la force engagĂ©e sur un théùtre d’opĂ©ration. Si hier, les unitĂ©s Ă©taient constituĂ©es en tant que force permanente prĂȘte Ă  ĂȘtre engagĂ©e dans un conflit de haute intensitĂ© dans des dĂ©lais trĂšs brefs cf. les exercices annuels de mise en alerte opĂ©rationnelle Tramontane » et AlizĂ© », elles constituent Ă  prĂ©sent un rĂ©servoir de forces » Ă  partir duquel, en vertu du principe de la modularitĂ© », les unitĂ©s destinĂ©es Ă  ĂȘtre engagĂ©es sont constituĂ©es. Ainsi, la logique d’organisation de forces permanentes se trouve abandonnĂ©e au profit d’une vĂ©ritable logique d’agrĂ©gation opĂ©rationnelle, permettant de gĂ©nĂ©rer, au moment voulu et selon les besoins de la situation, les forces adaptĂ©es. Les NTIC, dans cette logique, permettent de diminuer les contraintes de faisabilitĂ© de l’agrĂ©gation opĂ©rationnelle et facilitent les besoins, en cours d’action, de configurations successives des Ă  la situation la capacitĂ© de reconfiguration48Le principe de modularitĂ©, Ă  la base de la logique d’agrĂ©gation opĂ©rationnelle, doit permettre de construire une organisation souple et rĂ©versible. Il s’agit lĂ  d’un vĂ©ritable dĂ©fi dans la mesure oĂč derriĂšre cette organisation, se trouvent non seulement des matĂ©riels lourds et complexes, mais surtout des hommes et des femmes dont le besoin de cohĂ©sion reste une condition fondamentale du succĂšs. Dans ces conditions, tout ce qui concourt Ă  rĂ©duire les Ă©ventuelles ruptures de communication et d’information est dĂ©terminant. Les NTIC y trouvent alors naturellement tout leur pĂ©nĂ©tration de champs d’opĂ©rations Ă©largies49Les opĂ©rations rĂ©centes ont montrĂ© que la paix se gagne sur diffĂ©rents terrains, pas uniquement militaires. Le champ des opĂ©rations est vaste, allant de l’action psychologique Ă  la reconstruction de la vie de la citĂ©, en passant par les destructions physiques et la paralysie des organes Ă©conomiques. Si toutes ces opĂ©rations sont complexes Ă  mettre en Ɠuvre, elles doivent nĂ©cessairement ĂȘtre conduites en cohĂ©rence, Ă  tous les niveaux, pour tendre vers la rĂ©alisation des buts recherchĂ©s. Pour cela il faut nĂ©cessairement disposer des moyens nĂ©cessaires pour apprĂ©hender les conditions et les limites des actions Ă  entreprendre. La maĂźtrise de l’information permet d’accroĂźtre les performances globales des forces capables de maĂźtriser tous les paramĂštres de la sociĂ©tĂ© de l’information. Les NTIC offrent en l’occurrence une palette d’outils pour la maĂźtrise des champs psychologiques ».Un but ultime la manƓuvre vectorielle dite globale50Les NTIC sont dans le champ opĂ©rationnel un multiplicateur d’efficacitĂ©. En temps qu’outil d’aide au commandement, elles servent plus de facilitateur de la manƓuvre que de pilote automatique. La numĂ©risation de l’espace de bataille NEB a pour consĂ©quences opĂ©rationnelles une nĂ©cessaire anticipation de la manƓuvre, des boucles de commandement en rĂ©seau modulable tout au long de l’action, et une utilisation combinatoire des armes. Ainsi d’une action logique arithmĂ©tique et analogique, on passe Ă  une logique vectorielle et digitale d’emploi des forces. » [29] La manƓuvre vectorielle, rendue possible par les NTIC, assure la supĂ©rioritĂ© opĂ©rationnelle des forces et rend possible la manƓuvre future dite globale. 51Au total, la supĂ©rioritĂ© opĂ©rationnelle passe Ă  prĂ©sent par la mise en Ɠuvre des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il en ressort un renforcement des principes de la guerre avec l’émergence de trois modes opĂ©ratifs la conduite partagĂ©e, la dĂ©centralisation du combat et la combinaison des vecteurs. Mais, les NTIC ne sauraient suffire au rĂšglement des crises ; c’est l’homme, Ă  l’appui de ces techniques, qui sera le principal artisan de la rĂ©ussite de l’action militaire. Mais, si la place de l’homme demeure centrale et dĂ©terminante, son action reste pour partie dĂ©pendante du degrĂ© de confiance accordĂ© aux nouvelles en ressort, pour certains, que la confiance dans le systĂšme, dans l’outil, dans ses capacitĂ©s, remplacera le lien charnel, physique entre l’exĂ©cutant et son chef. » [30] Une telle dĂ©pendance supposerait que les NTIC deviendraient l’alpha et l’omĂ©ga et que l’homme leur serait subordonnĂ©. Il ne faudra jamais oublier que la finalitĂ© consiste Ă  atteindre les objectifs fixĂ©s par l’ĂȘtre humain et que les nouvelles technologies sont un outil qui prend une place de plus en plus importante, certes, mais qu’elles demeurent un outil au service de l’homme. Donner une dimension quasi mystique Ă  ces outils constituerait une grave erreur. Cependant, encore plus que pour les autres outils, compte tenu de l’importance croissante des NTIC, et sans remettre en cause la cohĂ©sion nĂ©cessaire entre les hommes et les femmes constituant la chaĂźne hiĂ©rarchique, la confiance accordĂ©e Ă  ce nouvel outil sera indispensable. Cette nĂ©cessaire confiance passera impĂ©rativement par une nouvelle approche du risque, par l’élaboration de systĂšmes de sĂ©curitĂ© de l’information et par un nouveau contexte consĂ©quences du dĂ©veloppement des NTIC52La guerre informatique n’est plus un concept virtuel [31]. Elle revĂȘt des formes diverses [32] dans le but de dĂ©truire, de paralyser ou de prendre le contrĂŽle des systĂšmes informatiques Ă  partir d’ordinateurs et de programmes. Ce type de guerre ne suppose pas forcĂ©ment des moyens considĂ©rables quelques spĂ©cialistes en informatique, des ordinateurs et des programmes sur Ă©tagĂšre suffisent pour s’introduire chez n’importe quel usager quand il dispose d’une adresse internet et qu’il n’a pas de systĂšme de sĂ©curitĂ©. La sĂ©curitĂ© informatique reste donc Ă  inventer. Mais ce qui rend la tĂąche particuliĂšrement complexe, c’est qu’elle doit ĂȘtre en mesure de coller au plus prĂšs Ă  l’innovation technologique. C’est donc une gageure que de penser pouvoir crĂ©er durablement des systĂšmes inviolables. C’est pourquoi, l’idĂ©e d’une conception de la sĂ©curitĂ© fondĂ©e sur trois piliers la gestion du risque, la lutte informatique passive et la lutte informatique offensive, mĂ©rite d’ĂȘtre NTIC et la gestion du risque sĂ©curitaire dans les systĂšmes d’information53Les dispositifs et les technologies de l’information sont tels, qu’ils compriment, voire inversent, les rapports de proximitĂ© existant entre le monde et les hommes. Le problĂšme paradoxal est qu’au moment oĂč les NTIC et le concept de suprĂ©matie de l’information ont envahi le champ de bataille dans tous ses paramĂštres, la nĂ©cessitĂ© de gĂ©rer le risque et le contrĂŽle du devenir de ces informations sur ce mĂȘme champ est exacerbĂ©e. 54Toute la nuance consiste Ă  conserver une certaine indĂ©pendance dans l’interdĂ©pendance ! 55La sĂ©curitĂ© de l’information est donc menacĂ©e. Ces menaces, d’ordre technologique mais aussi humain, recouvrent plusieurs formes par, pour ou contre l’information. L’exemple le plus probant de risque dans la sphĂšre informationnelle est parfaitement rĂ©sumĂ© dans la problĂ©matique sĂ©curitaire que soulĂšve le systĂšme Echelon. La sĂ©curitĂ© de l’information est donc un enjeu majeur compte tenu de son omniprĂ©sence dans les systĂšmes d’armes, les systĂšmes d’information et de communication, les systĂšmes de commandement, et du fait de la dĂ©pendance accrue du militaire face Ă  ceux-ci. ParallĂšlement, le champ du savoir sur la gestion des risques et sur la fiabilitĂ© ne cesse de s’étoffer. Une rĂ©ponse Ă  ce problĂšme semble donc pouvoir ĂȘtre avancĂ©e. Pour ce faire, il nous faut garder Ă  l’esprit que la sĂ©curitĂ© de l’information n’est pas une fin en soi mais une condition de diffusion appropriĂ©e de l’information via les menaces pesant sur l’information56Les menaces qui pĂšsent sur l’information sont doubles ; elles portent certes, sur les systĂšmes d’information informatisĂ©s mais aussi sur leur – Les attaques informatiques contre les systĂšmes d’informations, Ă  proprement parler [33]57Le théùtre d’opĂ©ration est un lieu oĂč se joue la bataille de l’information. Les systĂšmes d’information et de communication sont un moyen d’acquĂ©rir une supĂ©rioritĂ© informationnelle et une efficacitĂ© dĂ©cisionnelle. L’attaque de ces moyens de communication est donc la façon la plus sĂ»re pour annihiler toute efficacitĂ© opĂ©rationnelle adverse. 58Ces attaques se font dans trois buts distincts par, pour ou contre l’ destruction par des agressions physiques, l’intrusion ou la dĂ©gradation du software et du hardware permettent une prise de contrĂŽle du systĂšme d’information par le biais d’un outil l’information. La tactique utilisĂ©e pour gagner la guerre de l’information est de rendre le champ de bataille opaque ;le renseignement informatique par l’exploration du systĂšme, l’écoute et le dĂ©cryptage, permet une exploitation de la ressource informationnelle adverse Ă  son profit. La qualitĂ© et la pertinence de l’information recueillie conditionnent la bonne maĂźtrise des opĂ©rations sur le théùtre ;la neutralisation du systĂšme est un moyen de lutter contre l’information. Il permet d’exercer un pouvoir d’influence sur l’ennemi en sapant son moral et sa guerre par, pour ou contre l’information prĂ©sente donc des menaces et des consĂ©quences protĂ©iformes sur le champ de bataille. Mais les menaces sur l’information ne se rĂ©sument pas aux seules attaques des systĂšmes d’information informatisĂ©s ; la sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre envisagĂ©e de façon plus large, la menace Ă©tant – Les menaces globales d’attaques des NTIC59Pour comprendre la menace sĂ©curitaire dans sa globalitĂ©, il est nĂ©cessaire de prendre en compte deux Ă©lĂ©ments spĂ©cifiques l’attaquant est difficile Ă  identifier du fait de son extĂ©rioritĂ© au champ de bataille ; la menace n’est pas toujours extĂ©rieure au champ de bataille, mais peut Ă©maner d’une mauvaise Ă©valuation et identification du risque en guerre de l’information, concept amĂ©ricain d’Information Warfare [34] met en exergue de possibles attaques contre les informations. Ces attaques voient leur nombre se multiplier et sont le fait de simples particuliers ou hackers, de groupes terroristes organisĂ©s, voire d’Etats ennemis [35]. La peur porte sur une possible intrusion dans les systĂšmes de pirates informatiques capables d’en modifier les donnĂ©es. Sur le champ de bataille, il en va de l’authenticitĂ©, de l’intĂ©gritĂ©, de la disponibilitĂ© ou encore de la confidentialitĂ© des donnĂ©es. Toute attaque portant sur les systĂšmes d’informations stratĂ©giques aura une inĂ©vitable rĂ©percussion sur le niveau opĂ©rationnel ou tactique. L’information suit en effet un principe de circulation en boucle. Le flux d’information est donc continu sous l’impulsion du rĂ©seau ;mais la sĂ©curitĂ© de l’information peut aussi ĂȘtre menacĂ©e par un usager malveillant en interne. Il pourra s’agir d’un virus informatique ou d’une dĂ©sinformation. En plus de la protection de l’information transmise, vient s’ajouter la nĂ©cessaire prĂ©servation du rĂ©seau lui-mĂȘme qui pourrait ĂȘtre alors accessible Ă  l’adversaire ;cette malveillance peut ĂȘtre volontaire mais dĂ©couler aussi d’une certaine dĂ©sinvolture face aux protocoles de sĂ©curitĂ© mis en place sur un théùtre d’opĂ©ration. Doit alors ĂȘtre mise en cause une mauvaise politique de communication sĂ©curitaire COMSEC [36], une mauvaise politique de sĂ©curitĂ© informatique COMPUSEC [37] ou encore une mauvaise politique de mise en pratique OPSEC [38]. La formation est donc essentielle pour Ă©viter cette malveillance par rĂ©ponses militaires françaises actuelles au problĂšme60DiffĂ©rentes rĂ©ponses existent d’ores et dĂ©jĂ  pour prĂ©server au maximum la sĂ©curitĂ© de l’information sur le champ de – Les protocoles de sĂ©curitĂ© de la classification au besoin d’en connaĂźtre, par des procĂ©dures d’assurance-qualitĂ© des technologies61La sĂ©curitĂ© de l’information est de plus en plus rĂ©gie par des mesures gĂ©nĂ©rales appliquĂ©es Ă  l’information mais aussi plus spĂ©cifiques aux diffĂ©rents systĂšmes existants. Des protocoles trĂšs gĂ©nĂ©raux assurent la confidentialitĂ© des informations circulant via les NTIC sur le champ de bataille. Mais la sĂ©curitĂ© ne doit pas entraver la circulation de l’information qui est nĂ©cessaire Ă  la manƓuvre. La protection de la circulation de l’information n’est pas la mĂȘme selon que l’information est d’ordre gĂ©nĂ©ral et concerne la vie courante sur le site ou bien d’ordre opĂ©rationnel en vue de l’accomplissement d’une mission. Dans le second cas, il s’agit de profiter des avantages fournis par le systĂšme d’information pour organiser une circulation de l’information efficace tout en Ă©vitant une surinformation et une saturation des postes de travail. Toute la difficultĂ© consiste Ă  faire circuler de maniĂšre convenable les flux d’informations montants et descendants sans surcharger les systĂšmes. Cette bonne circulation de l’information renforce une visibilitĂ© large du champ de des transmissions est alors calquĂ©e sur celle du commandement [39]. Les rĂ©seaux de communications sont gĂ©nĂ©ralement linĂ©aires et desservent tous les niveaux hiĂ©rarchiques. Les informations Ă©laborĂ©es Ă  un certain niveau sont alors rassemblĂ©es puis transmises au niveau supĂ©rieur par le seul canal existant. Une fois reçues, elles sont dĂ©coupĂ©es par domaine et acheminĂ©es vers les bureaux spĂ©cialisĂ©s. Le droit d’en connaĂźtre est alors prĂ©servĂ©. Le SICF rĂ©pond Ă  ce besoin et Ă  ces exigences sur le champ de – Les dĂ©nis d’accĂšs contre toute intrusion par la cryptographie et les mesures de dĂ©tection des intrusions62La cryptographie est le moyen d’assurer l’intĂ©gritĂ© des donnĂ©es et leur non-modification au cours de leur transmission. La signature numĂ©rique permet de garantir l’identitĂ© de la personne Ă©mettant le message, la non modification des donnĂ©es au cours de leur transmission mais aussi la non-rĂ©pudiation du message, ce qui signifie que l’émetteur ne pourra nier en ĂȘtre l’auteur » [40]. 63La cryptologie est trop souvent considĂ©rĂ©e comme la seule parade possible aux problĂšmes de sĂ©curitĂ© de l’information ; cependant, elle n’est pas la panacĂ©e. Ignorer les autres aspects de la sĂ©curitĂ© revient Ă  oublier que des attaques intelligentes peuvent ĂȘtre menĂ©es en se contentant de contourner les algorithmes de chiffrement. La technique doit nĂ©cessairement ĂȘtre complĂ©tĂ©e par d’autres parades. 64Les NTIC doivent ĂȘtre assorties de protocoles de sĂ©curitĂ©, pensĂ©s a priori et intĂ©grĂ©s dĂšs la conception des systĂšmes. Elles offrent alors un gage d’assurance la lutte informatique dĂ©fensive LID Ă  la lutte informatique offensive LIO une nouvelle vision de la sĂ©curitĂ©65Si la LID, mode de lutte aujourd’hui en vigueur, permet de garantir la confidentialitĂ© et la disponibilitĂ© des systĂšmes et des informations traitĂ©es, elle n’assure plus forcĂ©ment leur intĂ©gritĂ©. Aussi, l’idĂ©e d’une complĂ©mentaritĂ© des moyens de lutte informatique Ă  partir de la LID et de la LIO, devrait permettre d’accroĂźtre l’efficacitĂ© de la sĂ©curitĂ© de l’ – La LID une action de protection et de dĂ©fense de ses propres systĂšmes d’information66Les actions de protection et de dĂ©fense actuellement dĂ©veloppĂ©es et constituant l’architecture de la sĂ©curitĂ© des systĂšmes d’information sont la rĂ©duction des vulnĂ©rabilitĂ©s face Ă  l’adversaire,l’identification des informations critiques,la cryptographie,l’utilisation de mesures physiques de protection,la protection des NTIC contre toute intrusion, interception, dommage et exploitation,l’utilisation de codes, mots de passe, personnel de sĂ©curité Mais la sĂ©curitĂ© qui doit ĂȘtre assurĂ©e d’un bout Ă  l’autre de la chaĂźne doit ĂȘtre renforcĂ©e pour insuffler un vĂ©ritable esprit et une culture de la sĂ©curitĂ© des systĂšmes d’information » SSI [41] par les audits de sĂ©curitĂ©,la mise en place de RED TEAM,la sensibilisation des plus, le problĂšme majeur est que la rĂ©action s’opĂšre le plus souvent a posteriori et non a priori. Pour rĂ©duire les risques liĂ©s Ă  la multiplication des NTIC il semble nĂ©cessaire d’établir une vĂ©ritable politique sĂ©curitaire. 67Enfin, trĂšs souvent le coĂ»t de la sĂ©curitĂ© renvoie au second plan les prĂ©occupations sĂ©curitaires ; dans le cadre d’une coalition par exemple, les systĂšmes de sĂ©curitĂ© OTAN sont rĂ©cupĂ©rĂ©s CRONOS [42]. Pour tenir notre place de nation cadre, il faudrait alors associer Ă  chaque NTIC un processus de sĂ©curitĂ© – La LIO un moyen d’action visant Ă  dĂ©truire les capacitĂ©s des systĂšmes d’information ennemis68La sĂ©curitĂ© de l’information se doit d’ĂȘtre proactive et pas seulement rĂ©active. Pendant longtemps la SSI militaire a consistĂ© seulement en une protection de la confidentialitĂ© des informations par l’emploi de la cryptographie, et par la lutte contre les signaux parasites Ă©mis par les Ă©quipements Ă©lectroniques contenant des informations classifiĂ©es, rĂ©sumĂ©e par la LID. 69La SSI doit s’inscrire Ă  prĂ©sent dans un cadre opĂ©rationnel et ĂȘtre pensĂ©e comme telle. Il s’agit alors de la concevoir en terme offensif. Dans une posture offensive, on ne doit pas, Ă  la diffĂ©rence du dĂ©fenseur, prĂ©voir tous les scĂ©narii d’attaques possibles et y faire correspondre un protocole de dĂ©fense sĂ©curitaire [43]. 70La LIO dĂ©pend du degrĂ© de dĂ©pendance de l’adversaire vis-Ă -vis des NTIC. Il ne faut pas oublier que nos propres vulnĂ©rabilitĂ©s ne sont pas forcĂ©ment celles de l’adversaire. Si la dĂ©pendance des pays occidentaux sur le champ de bataille est fortement liĂ©e Ă  l’expansion des NTIC, certains pays ne sont concernĂ©s que dans une moindre mesure par ce phĂ©nomĂšne. 71Au total, les NTIC semblent ĂȘtre placĂ©es au cƓur du champ opĂ©rationnel. L’information peut avoir un effet multiplicateur sur le champ de bataille, a contrario toute menace sur l’information peut freiner l’efficience des NTIC sur ce mĂȘme champ. Les systĂšmes d’information devraient constituer un gage d’amĂ©lioration des opĂ©rations, mais la lutte informatique donne de l’ampleur aux problĂšmes de sĂ©curitĂ© de l’information. 72L’investissement massif sur les NTIC constitue une prise de risque supplĂ©mentaire sur le champ de bataille. Pour Ă©chapper Ă  ce risque, in convient de consacrer un investissement massif en termes de formation et d’ consĂ©quences sur la formation et l’entraĂźnement73 Le XXIe siĂšcle et ses nouvelles technologies ne feront pas disparaĂźtre le chef, celui qui donne du sens Ă  l’action. » [44] 74Les NTIC entraĂźnent nĂ©cessairement des consĂ©quences dans les domaines de la formation et de l’entraĂźnement. Si elles induisent des exigences accrues en termes d’efficacitĂ©, d’adaptation et de communication, elles appellent aussi une rĂ©vision des concepts d’instruction et d’entraĂźnement, et une nouvelle Ă©thique pour la formation des exigences accruesUn entraĂźnement inlassable75Le service des armes modernes requiert un entraĂźnement Ă  la fois adaptĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© du terrain et permanent de la part des exĂ©cutants. En effet, mĂȘme si les Ă©quipements modernes sont de plus en plus performants, leur mise en Ɠuvre n’est pas pour autant plus simple dans la mesure oĂč les contraintes qui entourent leur environnement, leur soutien et leur service, rendent finalement trĂšs complexe la tĂąche des exĂ©cutants. 76L’entraĂźnement n’est pas rĂ©servĂ© au seul service des armes. Tous les Ă©chelons sont appelĂ©s Ă  s’entraĂźner, et de plus en plus, Ă  mesure que les outils se complexifient. Ainsi, l’échelon de conception niveau du corps d’armĂ©e ou de composante terrestre a besoin Ă  prĂ©sent de spĂ©cialistes capables de mettre en Ɠuvre SICF [45] et RITA 2000 [46]. Sans cela, et tous les exercices le dĂ©montrent, les Ă©tats-majors ne sont plus en mesure de planifier et conduire l’action. 77Or la maĂźtrise du SICF et de RITA 2000, application concrĂšte des nouvelles technologies au mĂ©tier des armes, demande un entraĂźnement soutenu, par des utilisateurs bien identifiĂ©s. La dĂ©cision de mettre en place des sous-officiers spĂ©cialistes derriĂšre chaque console SICF lors des exercices, tĂ©moigne des exigences que posent les nouvelles technologies Ă  l’origine, il avait Ă©tĂ© imaginĂ© que les officiers d’état-major seraient Ă  la fois des concepteurs et des opĂ©rateurs.Une mise Ă  jour permanente78L’évolution trĂšs rapide des logiciels et des standards dans le domaine numĂ©rique impose de la part des utilisateurs, au minimum de se tenir au courant, et au mieux des remises Ă  niveau. Il est ainsi difficile, voire impossible, de demeurer un autodidacte toute sa carriĂšre durant. La multiplicitĂ© des stages de robotique, des formations au multimĂ©dia, tĂ©moignent lĂ  encore de la grande exigence des nouvelles langage commun l’anglais79Enfin, si le langage numĂ©rique est devenu par nĂ©cessitĂ© le langage commun, un autre langage s’impose avec force, celui de l’anglais. En effet, les nouvelles technologies, ne connaissent pas les notions de frontiĂšres gĂ©ographiques cf. le net. DĂšs lors, elles trouvent naturellement leur dĂ©veloppement premier selon les standards les plus rĂ©pandus c’est-Ă -dire ceux des et entraĂźnement des concepts Ă  revoirL’instruction par spĂ©cialitĂ© de la compĂ©tence des Ecoles d’application80Les Ecoles d’armes offrent naturellement un cadre propice Ă  une bonne instruction spĂ©cialisĂ©e. 81La complexitĂ© des Ă©quipements, les coĂ»ts Ă©levĂ©s d’acquisition et de maintenance et les nombreuses tĂąches Ă  enseigner, exigent des regroupements. En effet, la nĂ©cessitĂ© de rationalisation des dĂ©penses, passe par un certain nombre d’économies d’échelle. Cela est possible dans le domaine de l’instruction, avec la mise en place des moyens en Ă©cole d’armes, selon un principe de mutualisation des moyens d’instruction, amortissement des installations, rentabilisation des instructeurs
. Ainsi, l’ensemble des tireurs canon de 20 mm », sont naturellement appelĂ©s Ă  ĂȘtre instruits au sein de l’Ecole d’application de l’artillerie, quelle que soit l’arme voire l’armĂ©e d’appartenance des exĂ©cutants. 82Enfin, ces regroupements permettent d’assurer un enseignement uniforme, rendant par-lĂ  interopĂ©rable » et interchangeable » l’ensemble des des modules de la compĂ©tence des centres de prĂ©paration au combat83Si l’instruction relĂšve des Ecoles d’armes pour des raisons de rationalisation, les mĂȘmes principes ne peuvent et ne doivent pas s’appliquer Ă  l’entraĂźnement. 84En effet, dans la mesure oĂč les objectifs recherchĂ©s sont trĂšs diffĂ©rents, il convient de distinguer l’entraĂźnement de l’instruction. 85L’entraĂźnement fait de plus en plus appel Ă  des moyens de simulation pour lesquels une vĂ©ritable politique doit ĂȘtre mise en Ɠuvre, selon le niveau considĂ©rĂ©. DĂ©sormais, les exĂ©cutants, formĂ©s et instruits en Ecoles, devront s’entraĂźner rĂ©guliĂšrement dans des centres de prĂ©paration au combat. Ainsi, Ă  l’instar du centre d’entraĂźnement amĂ©ricain en Allemagne Hohenfeld, les forces sont appelĂ©es Ă  frĂ©quenter des centres d’entraĂźnement tel que le CENTAC pour les compagnies, les centres Janus pour les bataillons et le CEPC pour les Ă©tats-majors de brigade ou de division. 86Enfin, l’entraĂźnement vise Ă  assurer la cohĂ©sion des modules de combats groupe, section, compagnie. Il est essentiel en effet, que cet entraĂźnement soit rĂ©alisĂ© au profit des modules projetables correspondant Ă  un groupe d’exĂ©cutants constituĂ© de façon permanente et appelĂ© Ă  ĂȘtre, le cas Ă©chĂ©ant, projetĂ© sur un théùtre d’ formation des cadres une nouvelle Ă©thique87De toute Ă©vidence, l’homme conserve toute sa place dans l’art de la guerre. Les terribles Ă©vĂ©nements survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001, illustrent, en premiĂšre approche, l’échec d’une politique du renseignement fondĂ©e en grande partie sur le tout technologique ». Ceci Ă©tant, il ne s’agit pas d’une remise en question des NTIC dans l’art de la guerre, mais bien de les considĂ©rer comme des multiplicateur d’efficacitĂ© ». Ainsi, les NTIC doivent demeurer au service de l’homme en non l’inverse. La formation aux NTIC doit donc s’inscrire selon une approche emprunte d’ NTIC et la prise de responsabilitĂ©s88Les NTIC ne dĂ©douanent pas le chef militaire de ses responsabilitĂ©s, Ă  quelque niveau que ce soit. Elles permettent, certes, de mieux gĂ©rer la masse des informations disponibles et d’élaborer des modĂšles simulant l’action, mais en aucun cas ne remplacent la capacitĂ© de dĂ©cision du chef militaire, et cela, pour trois raisons tout d’abord, la lĂ©gitimitĂ© du chef tient davantage Ă  son aptitude Ă  prendre l’ascendant sur ses subordonnĂ©s qu’à sa capacitĂ© Ă  maĂźtriser la technologie ;ensuite, le chef militaire est dĂ©signĂ© pour endosser une responsabilitĂ© inhĂ©rente Ă  sa fonction ;enfin, le chef doit exercer concrĂštement le pouvoir, or celui-ci ne peut ĂȘtre dissociĂ© de son autoritĂ© personnelle qui doit ĂȘtre constituĂ©e d’intelligence, de caractĂšre, et d’intuition – comme cela fut rappelĂ© le 22 fĂ©vrier 2000, Ă  l’occasion du colloque Diriger et commander au XXIe siĂšcle [47].Les NTIC et la capacitĂ© de discernement du chef89Nous l’avons dit, les NTIC n’exonĂšrent pas l’homme d’assumer ses responsabilitĂ©s. Mais elles facilitent le processus dĂ©cisionnel. Le temps s’accĂ©lĂšre, l’espace se rĂ©trĂ©cit, les rapports sociaux se transforment, le commerce en ligne dĂ©stabilise des catĂ©gories socio-Ă©conomiques comme celles des intermĂ©diaires »  90Ainsi, l’instabilitĂ© devient la rĂšgle ; l’introduction des nouvelles technologies de l’information doit alors permettre de rĂ©pondre au besoin de comprĂ©hension et de cohĂ©rence des entreprises, des institutions et des acteurs de la DĂ©fense. Certes, tout n’est pas rĂ©ductible aux nouvelles technologies, mais sans leur aide prĂ©cieuse, le dĂ©cideur serait privĂ© d’une partie de la connaissance, isolĂ© du reste du monde, et finalement rĂ©duit Ă  NTIC et les rapports humains91Hier, nos structures Ă©taient trĂšs hiĂ©rarchisĂ©es. L’information circulait selon le mode de la verticalitĂ©, liĂ© aux structures hiĂ©rarchiques de l’entreprise. La DĂ©fense ne faisait pas exception. A prĂ©sent, les NTIC avec les rĂ©seaux informatiques intranet, et l’internet bouleversent l’ordre hiĂ©rarchique Ă©tabli. La pratique de l’horizontalitĂ©, et son effet induit de dĂ©concentration des activitĂ©s, a pour consĂ©quence de modifier les structures dĂ©cisionnelles. En particulier, la responsabilitĂ© devient plus collective et donc, celle des dĂ©cideurs plus contrainte. 92L’armĂ©e de terre et sa nouvelle organisation en chaĂźnes fonctionnelles en tĂ©moignent. Hier, la compĂ©tence de l’EMAT [48] Ă©tait quasi universelle ; Ă  prĂ©sent, chaque commandement [49] ou direction [50] s’est recentrĂ© sur le cƓur de son mĂ©tier, selon le principe de subsidiaritĂ©, et bĂ©nĂ©ficie ainsi d’une grande libertĂ© d’action dans sa sphĂšre de compĂ©tence. La cohĂ©rence d’ensemble Ă©tant assurĂ©e grĂące Ă  la mise en place d’un dialogue de gestion » le pilotage qui intĂšgre les NTIC. Cette nouvelle organisation du commandement suppose que tous les acteurs fassent preuve de responsabilitĂ©, tant au travers des informations qui y sont partagĂ©es qu’au niveau des dĂ©cisions et des consĂ©quences qu’elles peuvent entraĂźner sur les autres commandements ou cela pose le problĂšme de la sĂ©curitĂ© des informations, problĂšme qui nĂ©cessite la mise en Ɠuvre d’une filiĂšre d’experts en sĂ©curitĂ© des systĂšmes d’information SSI.Les NTIC et la formation sĂ©curitaire la valorisation de la filiĂšre expert SSI »93La voie expertise relative Ă  la sĂ©curitĂ© des systĂšmes d’information reste insuffisamment valorisĂ©e. En effet, les armĂ©es ne font de la SSI qu’un sous-domaine du management des systĂšmes d’information. La filiĂšre SSI ne bĂ©nĂ©ficie pas de toute l’attention qu’elle mĂ©riterait comme en tĂ©moigne l’identification de seulement quatre postes d’expert en situation de responsabilitĂ© [51] pour toute l’armĂ©e de consĂ©quences sur la culture du commandement94L’apport des nouvelles technologies de l’information et de la communication doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une vĂ©ritable rĂ©volution au mĂȘme titre que celle engendrĂ©e par l’imprimerie. C’est donc un choc culturel qui est en train de se produire et l’exercice du commandement ne saurait ĂȘtre Ă©pargnĂ©. Le commandement s’exercera toujours au travers des seules relations humaines, mais il utilisera Ă©galement de plus en plus des voies jusqu’alors inĂ©dites, permettant Ă  la fois de satisfaire un impĂ©ratif de rapiditĂ© les boucles courtes, un impĂ©ratif d’efficacitĂ© l’approche fonctionnelle sans remettre fondamentalement en cause l’organisation hiĂ©rarchique du un nouveau systĂšme de commandement en rĂ©seaux95La relation entre l’homme et l’outil informatique est un phĂ©nomĂšne qui s’accentue avec le dĂ©veloppement des NTIC. Aujourd’hui, la cohĂ©sion homme-machine est un complĂ©ment aux relations humaines traditionnelles. Lors des exercices jouĂ©s avec SICF, les cellules 3A [52], chargĂ©es d’analyser les exercices au regard de la doctrine, ont mis en Ă©vidence que les cadres ne parvenaient plus Ă  se dĂ©tacher de l’outil informatique pour mener le travail de rĂ©flexion en groupe qui constitue la raison d’ĂȘtre des Ă©tats-majors. Aussi, la mise en place d’opĂ©rateurs est une idĂ©e qui fait son chemin, en dĂ©pit du coĂ»t financier que cela reprĂ©sente, et devrait permettre aux cadres de prendre le recul nĂ©cessaire Ă  la conduite des travaux d’état-major sans ĂȘtre accaparĂ©s par la gestion de la circulation de l’information. En outre, certains postes stratĂ©giques devront ĂȘtre identifiĂ©s pour que soit assurĂ©e une veille informatique permanente. 96Le but premier de la numĂ©risation n’est pas de rĂ©duire le personnel mais de mieux commander. Ainsi, les Ă©conomies en personnel ne peuvent ĂȘtre qu’une consĂ©quence des nouvelles mĂ©thodes engendrĂ©es par les NTIC. Les architectures de PC qui en dĂ©coulent ont pour objectif de permettre l’exercice du commandement Ă  tous les niveaux avec plus de rĂ©activitĂ©, de maĂźtrise et d’intelligence. Ainsi, l’exercice de corps d’armĂ©e AIGLE 99 a mis en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er une cellule intelligence management cell IMC vĂ©ritable cƓur du PC pour le traitement de l’ des processus dĂ©cisionnels en boucles courtes97Le rĂ©trĂ©cissement du temps rend toute situation plus complexe que naguĂšre. DĂšs lors, la rapiditĂ© de rĂ©action, l’adaptation aux diffĂ©rents milieux, les changements de posture rapides doivent ĂȘtre maĂźtrisĂ©s. En effet, si le chef d’entreprise doit faire face Ă  une Ă©volution soudaine et brutale sur un segment du marchĂ©, le chef militaire doit, quant Ă  lui, ĂȘtre en mesure de passer en quelques heures d’une posture de coercition de force Ă  une posture de maĂźtrise de la violence, voire de gestion d’actes terroristes. 98Cela nĂ©cessite la mise en place de boucles courtes » de façon Ă  prendre les dĂ©cisions les plus appropriĂ©es dans des dĂ©lais les plus rĂ©duits possibles. 99Cela ne peut se faire sans le bĂ©nĂ©fice d’outils d’aide Ă  la dĂ©cision, issus des nouvelles technologies de l’information et de la une nouvelle approche hiĂ©rarchique ?100A prĂ©sent, la constitution de rĂ©seaux maillĂ©s totalement intĂ©grĂ©s permet Ă  n’importe quel Ă©chelon de contacter n’importe quel autre, Ă  l’extĂ©rieur ou non de sa propre structure par exemple d’autres contingents nationaux ou des acteurs civils. Cette nouvelle relation horizontale » ou transverse » ne doit pas cependant remettre en cause les structures hiĂ©rarchiques pyramidales traditionnelles. 101En dĂ©pit des performances des moyens modernes et du dĂ©sordre » apparent qu’elles laissent entrevoir, il est plus que nĂ©cessaire de conserver une cohĂ©sion et une cohĂ©rence que seule la structure pyramidale permet de maintenir. Autrement dit, il s’agit de superposer deux structures, une fonctionnelle qui permet d’aller directement au nƓud dĂ©cisionnel » Ă  chaque fois que l’urgence commandera, et une hiĂ©rarchique destinĂ©e Ă  assurer la cohĂ©rence d’ensemble et la normalitĂ©. 102En effet, la totalitĂ© des communications sur les champs de bataille ne se limite pas aux seuls ordres et comptes rendus, mais concerne Ă©galement tout un ensemble d’informations Ă  Ă©changer. C’est pour cela que la logique fonctionnelle trouve toute sa raison d’ĂȘtre. En effet, pourquoi l’accĂšs Ă  l’information passerait-il par la voie hiĂ©rarchique alors qu’un simple e-mail ciblĂ© et une base de donnĂ©es Ă  l’accĂšs rĂ©glementĂ© permettraient d’accĂ©der directement Ă  celui qui possĂšde l’information ou d’adresser l’information Ă  celui habilitĂ© Ă  en connaĂźtre ?Conclusion103Les nouvelles technologies de l’information et de la communication induisent des transformations du champ de bataille. Celles-ci sont principalement de deux ordres d’une part, elles ouvrent de nouveaux horizons aux principes rĂ©gissant l’art de la guerre au travers de modes opĂ©ratoires de moins en moins virtuels comme la conduite partagĂ©e des opĂ©rations, la dĂ©centralisation du combat et la combinaison des vecteurs ; et d’autre part, elles appellent la mise en place de nouvelles politiques en matiĂšre de sĂ©curitĂ© de l’information, d’entraĂźnement et de formation, et une culture du commandement renouvelĂ©e. 104Ces transformations induites par les NTIC dans le champ de bataille ne doivent donc pas ĂȘtre sous-estimĂ©es. Toutefois, il faut se garder d’une dĂ©pendance absolue de l’homme au service de la technologie. En effet, l’homme doit toujours rester au centre du rĂ©seau et le maĂźtriser totalement. Les NTIC doivent demeurer un outil, certes exceptionnel levier d’efficacitĂ©, mais outil nĂ©anmoins qui doit se mettre Ă  son service. Les terribles Ă©vĂ©nements du 11 septembre montrent combien cela fut une erreur d’avoir privilĂ©giĂ© le renseignement technologique au dĂ©triment du renseignement humain. Notes [1] C’est l’union de fonctions dĂ©tecter, transmettre, agir en temps quasi rĂ©el, bien que gĂ©ographiquement sĂ©parĂ©es. [2] NapolĂ©on. [3] GCA Delanghe, Revue de la dĂ©fense nationale, juin 2000 La manƓuvre aĂ©roterrestre du XXIe siĂšcle doit alors ĂȘtre conçue et rĂ©alisĂ©e selon une nouvelle approche combinant, dans l’espace et le temps, sur l’ensemble du théùtre d’opĂ©rations, et selon un rythme dĂ©cidĂ© et imposĂ© Ă  l’adversaire, des actions de toutes natures conduites en concentrant des vecteurs opĂ©rationnels, dimensionnĂ©s et ajustĂ©s Ă  l’effet recherchĂ©, sur les objectifs choisis et sĂ©lectionnĂ©s en fonction des buts Ă  atteindre. » [4] un instrument de nature matĂ©rielle, comme un systĂšme d’armes, un groupe de forces ou immatĂ©riel comme un comportement Ă  effet psychologique du type d’une campagne de presse. [5] GCA Soubirou, Rapport sur la numĂ©risation de l’espace de bataille, n° 1133/CDES/CAB du 06 fev 2001. [6] COL Hubin, Perspectives tactiques, Ă©d. Economica, 2000. [7] C4ISR commandement, contrĂŽle, communications, computers, intelligence renseignement, surveillance et reconnaissance. [8] Le systĂšme FELIN consiste Ă  faire du fantassin un vĂ©ritable systĂšme d’armes dotĂ© de capteurs, d’aide Ă  la dĂ©signation d’objectifs, de moyens de communication intĂ©grĂ©, etc. [9] Le systĂšme MARTHA vise Ă  coordonner en temps rĂ©el les actions de l’armĂ©e de terre dans la troisiĂšme dimension. [10] Air Coordination Order document valable 6 heures et relatif aux volumes aĂ©riens, aux rĂšgles préétablies d’ouverture du feu et aux critĂšres d’identifications des aĂ©ronefs. [11] La subsidiaritĂ© est un Ă©lĂ©ment central de la philosophie du commandement français, et plus gĂ©nĂ©ralement des pays europĂ©ens. [12] Respectivement PC de Corps d’armĂ©e ou de Composante terrestre de théùtre, PC de division, PC de brigade. [13] Respectivement PC de groupement, PC de sous-groupement. [14] Centre d’entraĂźnement des PC, basĂ© Ă  Mailly le Camp. [15] Commandement de la doctrine et de l’enseignement supĂ©rieur de l’ArmĂ©e de terre. [16] Cebrowski, Sea Change citĂ© par Laurent Murawiec dans La guerre du XXIe siĂšcle, Ă©d. Odile Jacob, 2000, p. 109. [17] Laurent Murawiec, La guerre au XXIe siĂšcle, Ă©d. Odile Jacob, 2000, p. 163. [18] Les Ă©vĂ©nements dramatiques qui ont frappĂ© le cƓur de Manhattan, le 11 septembre 2001, en constituent une cruelle dĂ©monstration. [19] Cette notion de centre de gravitĂ© a Ă©tĂ© mise en lumiĂšre par Clausewitz le centre de gravitĂ© des forces est en fait une notion complexe, de nature politico-stratĂ©gique, qui peut prendre diffĂ©rentes formes suivant les cas considĂ©rĂ©s. [20] Le comte de Guibert, Ecrits militaires 1772-1790, Ă©d. Copernic 1977, prĂ©face et notes du gĂ©nĂ©ral Menard. [21] Un centre de gravitĂ© est une notion gĂ©nĂ©rique pour traduire Ă  chaque niveau de l’engagement le point sur lequel les Ă©nergies doivent ĂȘtre focalisĂ©es centre vital » au niveau stratĂ©gique, centre dĂ©terminant » au niveau opĂ©ratif et point dĂ©cisif » au niveau tactique. [22] Guy Hubin, Perspectives tactiques, Ă©d. Economica, p. 62. [23] Hier, il fallait jusqu’à 20 poids lourds pour autoriser 1 minute de tir au corps d’armĂ©e. [24] GCA Delanghe, L’action des forces terrestres au contact des rĂ©alitĂ©s, CDES. [25] Une guerre est lĂ©gitime, si elle est juste, considĂ©rĂ©e comme ultime recours, dĂ©cidĂ©e par une autoritĂ© souveraine et respectant le principe de proportionnalitĂ©. » Saint Thomas d’Aquin. [26] Document d’étude du CDES/CREDAT de 1999 La supĂ©rioritĂ© dans le domaine du commandement », CDES, 2000. [27] C’est-Ă -dire la capacitĂ© de planification des cibles. [28] C’est ainsi que la France, dans le cadre de sa participation Ă  l’opĂ©ration Forces alliĂ©es au Kosovo, a exigĂ© de conserver un regard politique sur le choix des cibles qui lui Ă©taient assignĂ©es par l’OTAN. [29] L’action des forces terrestres au contact des rĂ©alitĂ©s, CDES, 2000, chp 10, p. 73. [30] Laurent Murawiec, La guerre au XXIe siĂšcle, op. cit. [31] En 1998, plus de 6 000 attaques ont Ă©tĂ© menĂ©es contre des sites militaires. [32] Les virus » qui infectent les programmes et les fichiers, les vers » qui dĂ©truisent les ressources du systĂšme et se dĂ©placent dans les rĂ©seaux, les bombes logiques » qui se prĂ©sentent sous la forme de programmes chargĂ©s d’introduire les virus et les vers, les chevaux de Troie » et les trappes » qui permettent de s’introduire discrĂštement dans un ordinateur pour modifier ou consulter le contenu. [33] Doctrine interarmĂ©es d’emploi des forces en opĂ©ration, chp. VII, MaĂźtrise de l’information ». [34] IW ou Information Warfare guerre menĂ©e dans la sphĂšre informationnelle. [35] Eligible Receiver Exercise shows vulnerability », cet exercice a rĂ©vĂ©lĂ© les sĂ©rieuses vulnĂ©rabilitĂ©s des systĂšmes d’information amĂ©ricains. 65 % des systĂšmes comportent des trous de sĂ©curitĂ© exploitables selon le Departement of Defense DOD. Les questions de sĂ©curitĂ© informatique lui confĂšrent un nouveau rĂŽle aprĂšs celui de protection contre les attaques conventionnelles pendant la Seconde Guerre mondiale, et de protection contre les attaques nuclĂ©aires pendant la Guerre froide. [36] COMSEC mesures de sĂ©curitĂ© appliquĂ©es aux SIC. [37] COMPUSEC mesures de sĂ©curitĂ© appliquĂ©es Ă  l’informatique. [38] OPSEC mesures de sĂ©curitĂ© appliquĂ©es aux opĂ©rations. [39] Capitaine de FrĂ©gate Christophe Pipolo Renseignement et maĂźtrise de l’information » Bulletin d’études de la marine, n° 13, juin 1998. [40] Anne Canteaut La cryptologie moderne », L’Armement, n° 74, juin 2001. [41] Gal Desvignes. [42] CRONOS systĂšme de sĂ©curitĂ© des moyens de communication OTAN. [43] CDT Looten. ArmĂ©e de l’air De la SSI Ă  la LIO. [44] CV de Saint-Salvy, colloque Forum du futur, Association Mars du 22 fĂ©vrier 2000 Diriger et commander au XXIe siĂšcle. [45] SystĂšme d’information et de commandement des forces », Ojectif Doctrine, CDES, juin 2000, p. 26. [46] RĂ©seau intĂ©grĂ© de transmission automatique valorisĂ© par l’introduction de la commutation Ă  large bande, nĂ©cessaire pour disposer d’une vĂ©ritable autoroute de l’information », Ojectif Doctrine, CDES, juin 2000, p. 28. [47] Pierre Bonnelli, prĂ©sident de SEMA-GROUP Les NTIC ne font qu’élever le niveau de jeu. Ils n’éliminent pas l’exigence d’intuition, de caractĂšre, de leadership, d’instinct, d’expĂ©rience et de chance. » [48] Etat-major de l’ArmĂ©e de terre. [49] L’ArmĂ©e de terre compte quatre grands commandements CFAT, CFLT, CDES, COFAT. [50] L’ArmĂ©e de terre compte quatre directions principales DCTEI, DCCAT, DCG, DCMAT. [51] Cf. brochure du Mindef Parcours professionnels des officiers de la voie expertise », Ă©dition 2002. [52] Analyse aprĂšs action fonction mise en place de façon systĂ©matique dans les exercices de niveau 1 Ă  3 par le CDES.

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ï»żLe champ de bataille de la pensĂ©e - Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es pan Joyce Meyer CaractĂ©ristiques Le champ de bataille de la pensĂ©e - Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es Joyce Meyer Nb. de pages 243 Format Pdf, ePub, MOBI, FB2 ISBN 9782912185105 Editeur EMETH Editions Date de parution 2012 TĂ©lĂ©charger eBook gratuit Livres audio gratuits sur cd tĂ©lĂ©chargements Le champ de bataille de la pensĂ©e - Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es 9782912185105 en francais par Joyce Meyer CHM RTF PDF Overview Soucis, doute, confusion, dĂ©pression, colĂšre et sentiments de condamnation... tout cela constitue des attaques de la pensĂ©e. Si vous souffrez de pensĂ©es nĂ©gatives, prenez courage ! Joyce Meyer a aidĂ© des millions de personnes Ă  vaincre toutes ces batailles cruciales - et elle peut aussi vous aider. Dans son best-seller le plus connu, cet auteur et pasteur bienaimĂ© vous montre comment changer votre vie en changeant votre façon de penser. Elle vous enseigne Ă  gĂ©rer les milliers de pensĂ©es qui vous envahissent chaque jour et Ă  concentrer votre esprit pour penser comme Dieu pense. Elle partage aussi ses Ă©preuves, ses tragĂ©dies et au bout du compte ses victoires dans son mariage, sa famille, son ministĂšre, qui l'ont amenĂ© Ă  une vĂ©ritĂ© merveilleuse qui mĂ©tamorphose, rĂ©vĂ©lant ses pensĂ©es et ses sentiments tout au long de son parcours. Maintenant, c'est Ă  votre tour de prendre le contrĂŽle de vos pensĂ©es pour trouver la libertĂ© et la paix ; de reconnaĂźtre les pensĂ©es destructrices et les empĂȘcher d'influer sur votre vie ; d'ĂȘtre patient avec vous-mĂȘme, quelles que soient les erreurs que vous commettez ; de vous armer de la Parole de Dieu, de louange, de priĂšre et d'autres armes spirituelles puissantes ; de suivre la lumiĂšre pour sortir de votre `jungle' mentale - les mauvaises attitudes et les excuses que les gens adoptent et qui les tiennent loin de Dieu afin de trouver un bonheur et un Ă©panouissement incroyables. Ne tolĂ©rez pas un jour de plus de succomber Ă  la dĂ©tresse. DĂ©couvrez aujourd'hui comment assurer votre victoire dans votre champ de bataille de la pensĂ©e ! ePub recommandĂ© [Pdf/ePub] Le Crime de l'Orient-Express by Agatha Christie download ebook site, {pdf download} Elf The Classic Illustrated Storybook download link, {pdf download} First You Write a Sentence The Elements of Reading, Writing . . . and Life download link,
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Maison de la Bible Bordeaux 115, cours d'Alsace-Lorraine 33000 Bordeaux
Lhistoire : champ de bataille de la Pologne contemporaine Marie-Dominique Asselin, candidate au doctorat en histoire Ă  l’UniversitĂ© d’Ottawa En avril dernier, le porte-parole de la Maison-Blanche s’exprimait sur l’attaque Ă  l’arme chimique imputĂ©e au rĂ©gime de Bachar al-Assad en Syrie. Durant son discours, Sean Spicer a trĂšs maladroitement comparĂ© le leader syrien Ă  Adolf [2018-2019] 1Nos recherches sur l’amiral Aube n’ayant pas progressĂ© aussi vite que nous l’aurions souhaitĂ©, ce thĂšme a Ă©tĂ© renvoyĂ© Ă  une annĂ©e ultĂ©rieure. Quant aux Questions stratĂ©giques diverses », elles se sont ouvertes par une rĂ©flexion sur les rapports entre l’art et la stratĂ©gie qui s’est avĂ©rĂ©e tellement fĂ©conde qu’elle est devenue le thĂšme unique de l’annĂ©e et sera poursuivie en 2019-2020. Cette rĂ©flexion a pour origines d’une part nos communications lors des sĂ©minaires de l’EA Histara en 2015 Les reprĂ©sentations tridimensionnelles dans l’art de la guerre, des plans-relief Ă  la numĂ©risation du champ de bataille » et 2016 De la guerre en art Ă  l’art de la guerre autour de l’amitiĂ© entre Gustave DorĂ© et Ferdinand Foch », d’autre part le commentaire que nous avons donnĂ© du TraitĂ© de la tactique d’Ibrahim MĂŒteferrika 1732, dans lequel ce dignitaire ottoman souligne l’avance que la pratique occidentale du dessin et de la peinture a donnĂ© aux armĂ©es chrĂ©tiennes ces deux arts sont en effet indispensables Ă  la cartographie, elle-mĂȘme outil fondamental de la rĂ©flexion stratĂ©gique. 2L’idĂ©e centrale permettant de relier les intuitions qui avaient motivĂ© ces trois recherches ponctuelles est celle de modĂ©lisation. Il s’agit en premier lieu de voir en quoi les techniques artistiques dĂ©veloppĂ©es depuis l’adoption de la perspective gĂ©omĂ©trique au xve siĂšcle ont fourni aux chefs politiques et militaires des modĂšles permettant la comprĂ©hension, la prĂ©paration et l’exĂ©cution d’opĂ©rations de guerre. On peut en premiĂšre instance identifier trois types de modĂ©lisations modĂ©lisation des terrains d’opĂ©rations facilitant la prise de dĂ©cision tactique, opĂ©rative ou stratĂ©gique croquis, cartes aux diffĂ©rentes Ă©chelles, plans-reliefs
 ; modĂ©lisation des forces elles-mĂȘmes et de leur mode d’emploi modĂšles en trois dimensions de bateaux et de canons facilitant l’apprĂ©hension de leurs principales caractĂ©ristiques voire permettant de les tester, manuels prĂ©sentant les diffĂ©rents ordres de marche, de dĂ©ploiement et de combat d’une armĂ©e ou d’une escadre, figurines jouant la mĂȘme fonction en trois dimensions avec possibilitĂ© de reconfiguration dynamique
 ; modĂ©lisation de batailles passĂ©es sous forme de peintures, dessins ou gravures Ă  triple vocation esthĂ©tique, commĂ©morative et pĂ©dagogique formation des futurs chefs militaires voire du grand public cultivĂ©. 3Mais les rapports entre l’art et la stratĂ©gie posent aussi la question des analogies entre le processus de crĂ©ation artistique et le processus de crĂ©ation stratĂ©gique. Sun Tzu Ă©crivait dĂ©jĂ  que le rĂŽle du chef de guerre est de crĂ©er des situations favorables », idĂ©e que l’on retrouve sous la plume d’autres penseurs militaires qui ne connaissaient pas le stratĂšge chinois. L’expression art de la guerre » mĂ©rite rĂ©examen sous ce rapport. 4Au cours de cette premiĂšre annĂ©e de recherche sur ce grand chantier, on s’est d’abord attachĂ© Ă  retracer la genĂšse des rapports entre artistes et stratĂšges dans l’histoire militaire occidentale. Nous sommes partis des remarquables intuitions de Jacob Burckhardt qui, dans La civilisation de la Renaissance en Italie 1860, montre les liens unissant le dĂ©veloppement de l’art au sens moderne du terme et celui de l’art de la guerre dans l’Italie des xve et xvie siĂšcles d’une part les condottiĂšres avaient besoin des artistes pour cĂ©lĂ©brer leurs exploits, d’autre part ils avaient en commun avec eux d’ĂȘtre des hommes nouveaux », d’explorer des voies inĂ©dites et de chercher Ă  thĂ©oriser leur pratique. Mais Burckhardt ne va guĂšre plus avant il s’en tient aux productions commĂ©moratives des artistes et nĂ©glige leur apport concret Ă  l’art de la guerre. Nous sommes sur ce point partis des Vies de Vasari, qui avĂšrent cet apport chez un dixiĂšme environ des artistes Ă©tudiĂ©s ; encore Vasari omet-il d’autres cas, celui de LĂ©onard de Vinci notamment, dont le cursus militaire est pourtant Ă©loquent. Nous avons donc complĂ©tĂ© cette source par d’autres dont les mĂ©moires de Benvenuto Cellini, sans omettre bien sĂ»r des travaux ultĂ©rieurs sur les grands artistes de la Renaissance, en particulier le rĂ©cent livre Pascal Brioist LĂ©onard homme de guerre. Nous nous sommes Ă©galement intĂ©ressĂ©s au monde des ingĂ©nieurs militaires jadis Ă©tudiĂ© par Bertrand Gille, Ă  la frontiĂšre des mĂ©tiers » et de l’art au sens que ce mot commence Ă  prendre au xvie siĂšcle. Enfin, nous avons relevĂ© les allusions aux usages militaires du dessin chez Machiavel et chez Baldassare Castiglione. 5Cette enquĂȘte a pleinement confirmĂ© les intuitions de Burckhardt dĂšs le troisiĂšme quart du xvie siĂšcle, les rapports entre stratĂšges et artistes s’étaient suffisamment institutionnalisĂ©s pour que les premiers prĂ©tendent au rang des seconds et vice-versa. Ainsi, lorsque Vasari veut cĂ©lĂ©brer la victoire de Cosme de MĂ©dicis sur Sienne, ce n’est pas en cuirasse et sur le champ de bataille qu’il le reprĂ©sente, mais dans son cabinet d’étude, devant un plan, une peinture et une maquette de la ville ennemie trois formes de modĂ©lisation du rĂ©el dont la coĂŻncidence et la complĂ©mentaritĂ© sont assurĂ©es par les lois de la gĂ©omĂ©trie et de la perspective explorĂ©es depuis 130 ans par les artistes italiens, auquel Cosme est implicitement assimilĂ© par le compas qu’il tient en main. Inversement, lors des funĂ©railles de Michel-Ange, largement supervisĂ©es par le mĂȘme Vasari, un tableau exposĂ© sur le catafalque commĂ©more sa participation Ă  la dĂ©fense de Sienne en tant qu’architecte militaire. 6L’ñge classique, pour sa part, nous semble avoir surtout marquĂ© une extension au reste de l’Europe occidentale du modĂšle italien, dont l’acquis le plus pĂ©renne est la place trĂšs importante reconnue au dessin perspectif dans la formation des Ă©lites militaires. Plusieurs points importants doivent nĂ©anmoins ĂȘtre soulignĂ©s. Le premier est la place croissante prise par la gravure dans la pĂ©dagogie militaire Ă  partir du dĂ©but du xviie siĂšcle, depuis les mouvements Ă©lĂ©mentaires du combattant, minutieusement reprĂ©sentĂ©s par Jacob de Gheyn, jusqu’à la dynamique des batailles, montrĂ©e par MatthĂ€us Merian au moyen d’un procĂ©dĂ© consistant Ă  indiquer par des rectangles au sol les positions initiales d’unitĂ©s identifiĂ©es par des numĂ©ros qui permettent de les retrouver dans la mĂȘlĂ©e ; ce procĂ©dĂ© s’est survĂ©cu jusqu’à nos jours via de multiples avatars. En deuxiĂšme lieu, il faut signaler la vogue dans la premiĂšre moitiĂ© du xviie siĂšcle des reprĂ©sentations de bataille dites topographiques qui, au moyen de savantes anamorphoses, tentent de concilier la vue en plan et la vue en perspective dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ©es dans certaines miniatures du xve siĂšcle, puis par Vasari au xvie, elles atteignent des sommets en gravure avec les grandes compositions de Jacques Callot et en peinture avec celles de Pieter Snayers, sources de premier intĂ©rĂȘt pour la comprĂ©hension des tactiques de ce temps. Ce mode de reprĂ©sentation se rarĂ©fie par la suite, pour des raisons Ă  la fois esthĂ©tiques – l’anamorphose donnant un aspect peu naturel au paysage – et sociopolitiques – la confiscation de la stratĂ©gie par la monarchie absolue concentrant l’attention des peintres sur le roi et ses gĂ©nĂ©raux, reprĂ©sentĂ©s au premier plan des toiles, ce qui relĂšgue l’action militaire proprement dite dans un lointain qui ne permet plus d’en montrer tous les aspects. 7Quant au dĂ©veloppement des plans en relief, nous l’avons Ă©voquĂ© rapidement parce qu’il a dĂ©jĂ  fait l’objet de nombreux travaux. Nous avons cependant insistĂ© sur les rapports de la fortification avec l’art des jardins en effet, la perspective commande la partie thĂ©orique des deux disciplines et le terrassement leur partie pratique. La biographie de LenĂŽtre est intĂ©ressante Ă  cet Ă©gard, car les jardins des Tuileries, oĂč il a fait ses premiers pas, avaient Ă©tĂ© conçus Ă  la demande de Catherine de MĂ©dicis, donc sous l’influence des jardins du Boboli oĂč elle avait passĂ© son enfance ; or, ceux-ci avaient Ă©tĂ© dessinĂ©s par Tribolo, qui avait travaillĂ© comme architecte militaire pour le compte de Cosme de MĂ©dicis. D’autre part, LenĂŽtre a frĂ©quentĂ© de nombreux ingĂ©nieurs militaires pendant sa pĂ©riode de formation et a ensuite Ă©tĂ© un ami de Vauban. 8Nous avons enfin abordĂ© les dĂ©buts de la pĂ©riode contemporaine, qui doit constituer la partie la plus importante de notre enquĂȘte, par l’étude de la vie et de l’Ɠuvre du gĂ©nĂ©ral Lejeune. ÉlĂšve des Beaux-Arts Ă  la fin de la monarchie, ce dernier devint un brillant officier d’état-major sous NapolĂ©on, sans pour autant cesser de peindre et d’exposer. Sa trajectoire est bien connue et a notamment fait l’objet d’une exposition mĂ©morable au musĂ©e de Versailles 2012. D’autre part, les attendus Ă  la fois politiques et militaires de la peinture de bataille Ă  l’ùre napolĂ©onienne ont Ă©tĂ© minutieusement Ă©tudiĂ©s par Aude Nicolas, qui a bien voulu honorer la confĂ©rence de sa prĂ©sence pour y exposer les rĂ©sultats de sa thĂšse cette peinture avait bien sĂ»r une dimension propagandiste, mais des instructions trĂšs prĂ©cises Ă©taient donnĂ©es aux artistes, en lien direct avec les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes, pour que leurs Ɠuvres illustrent le plus fidĂšlement possible les Ă©pisodes reprĂ©sentĂ©s et puissent donc servir de support Ă  l’analyse tactique. 9Manquait en revanche, du moins Ă  notre connaissance, une confrontation systĂ©matique des peintures de Lejeune, de ses mĂ©moires et de la tradition de coopĂ©ration entre artistes et stratĂšges telle qu’elle s’est mise en place Ă  partir de la Renaissance italienne. C’est Ă  cette confrontation que nous nous sommes attelĂ©s. Elle rĂ©vĂšle d’abord que Lejeune reste peintre lors mĂȘme qu’il Ă©crit les somptueuses descriptions de paysages abondent sous sa plume oĂč ils sont frĂ©quemment assimilĂ©s Ă  autant de tableaux ». Il s’agit parfois de scĂšnes de guerre sinistres la boucherie d’Eylau, l’incendie de Ratisbonne, les abominations de la guerre d’Espagne, mais auxquelles l’auteur trouve une valeur proprement esthĂ©tique. L’essentiel, dans notre optique, est cependant l’insistance de Lejeune Ă  montrer que l’artiste sait mieux qu’un autre regarder et comprendre un paysage, ce qui constitue une qualitĂ© essentielle chez un bon officier, puisque la tactique consiste entre autres Ă  exploiter intelligemment les caractĂ©ristiques du terrain – raisonnements qui Ă©taient dĂ©jĂ  ceux de Baldassare Castiglione au xvie siĂšcle. Lejeune ne manque pas Ă  cet Ă©gard de rappeler que Berthier, chef d’état-major de la Grande ArmĂ©e, avait lui-mĂȘme une formation de dessinateur en tant qu’ingĂ©nieur-gĂ©ographe. Mieux encore, Lejeune dĂ©montre son propre coup d’Ɠil militaire en caractĂ©risant en quelques lignes tel ou tel champ de bataille ou en analysant certaines dĂ©cisions tactiques de l’Empereur. Ce double talent de paysagiste et de tacticien se retrouve dans ses tableaux. Mais Lejeune sait aussi montrer combien l’éloignement complique l’interprĂ©tation d’une action en cours et quels dĂ©boires tactiques cela peut entraĂźner. 10Notons enfin que le gigantisme croissant des guerres napolĂ©oniennes conduit Lejeune Ă  trahir les normes vĂ©ristes assignĂ©es Ă  la peinture de bataille si sa virtuositĂ© lui a permis de reprĂ©senter de façon Ă  peu prĂšs synoptique les batailles des Pyramides, d’Aboukir, du Mont-Thabor ou de Marengo, l’extension du champ de bataille de la Moskowa l’oblige Ă  n’en reprĂ©senter qu’un Ă©pisode central, l’assaut de la grande redoute, en concentrant autour de cette scĂšne des pĂ©ripĂ©ties qui se sont dĂ©roulĂ©es ailleurs ou Ă  un autre moment. Cela change bien sĂ»r les rapports de l’art et de la stratĂ©gie et il nous faudra ultĂ©rieurement en mesurer les consĂ©quences. 11La confĂ©rence de cette annĂ©e a Ă©tĂ© suivie par deux Ă©tudiants de master et une douzaine d’auditeurs libres. Une vingtaine de stagiaires de l’École de guerre, oĂč le directeur d’études assure la direction du cours de stratĂ©gie, Ă©taient en outre inscrits en master Ă  l’EPHE ; la plupart d’entre eux ont soutenu avec succĂšs. — [2019-2020] 12L’exploration des rapports entre l’art et la stratĂ©gie commencĂ©e l’an dernier s’est poursuivie en 2019-2020 au point d’occuper toute l’annĂ©e, au dĂ©triment du deuxiĂšme thĂšme annoncĂ©. Elle s’est concentrĂ©e sur deux aspects du sujet. Tout d’abord, dans la foulĂ©e de l’enquĂȘte dĂ©jĂ  conduite sur le gĂ©nĂ©ral Lejeune, on s’est penchĂ© sur les rapports entre peintres paysagistes, ingĂ©nieurs-gĂ©ographes et officiers d’état-major du xviiie siĂšcle Ă  la Restauration. Le xviiie siĂšcle avait Ă©tĂ© le parent pauvre de nos recherches de l’an passĂ©, car en matiĂšre de peinture de batailles et de plans en relief, il s’est surtout contentĂ© de prolonger l’hĂ©ritage du second xviie siĂšcle. Cette continuitĂ© nous avait masquĂ© la richesse de sa rĂ©flexion sur la façon la plus appropriĂ©e de produire des vues de paysages et des cartes utilisables par les militaires. 13Sur ce chapitre, nous ne partions pas de rien puisque l’histoire institutionnelle des ingĂ©nieurs-gĂ©ographes a fait l’objet d’excellents travaux, notamment le livre du colonel Berthaut 1902 et la thĂšse de Valeria Pansini 2002, de mĂȘme que leur production graphique citons en particulier le somptueux ouvrage d’Émilie d’Orgeix et d’Isabelle Warmoes sur les atlas militaires manuscrits des xviie et xviiie siĂšcles. 14AprĂšs avoir dressĂ© une synthĂšse de ces travaux, nous nous sommes penchĂ©s sur quelques Ă©crits significatifs de la pĂ©riode, Ă  commencer par le manuel de dessin et de lavis de Nicolas Buchotte, qui n’était pas ingĂ©nieur-gĂ©ographe mais ingĂ©nieur ordinaire du roi, ce qui ne l’a pas empĂȘchĂ© de dĂ©finir les codes graphiques utilisĂ©s par les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes jusqu’à la fin du xviiie. Ces codes reposent sur une combinaison du plan et de la perspective, comme dans la peinture de bataille topographique du xvie et du dĂ©but du xviie siĂšcles ; notons cependant que dans cette derniĂšre, la perspective avait prĂ©sĂ©ance sur le plan alors que Buchotte et ses Ă©mules adoptent le compromis inverse. Le souci esthĂ©tique est clairement revendiquĂ© par Buchotte mais n’est nullement incompatible avec l’utilitĂ© militaire des documents produits, puisqu’il se traduit entre autres par l’impĂ©ratif de lisibilitĂ© des cartes. D’autre part, si le traitement de l’espace est nettement figuratif, celui des troupes recourt Ă  une symbologie annonçant de loin celle des documents militaires contemporains, avec des rectangles de diffĂ©rentes formes et couleurs pour distinguer les unitĂ©s d’infanterie, de cavalerie, d’infanterie montĂ©e et d’artillerie ainsi que leur nationalitĂ©. 15Nous avons ensuite Ă©tudiĂ© le traitĂ© de perspective d’Edme-SĂ©bastien Jeaurat 1750, qui suggĂšre que cette technique artistique Ă©tait devenue une sorte de monopole ou tout au moins de spĂ©cialitĂ© des militaires au xviiie siĂšcle en effet, alors mĂȘme que l’ouvrage s’adresse Ă  tous les lecteurs s’intĂ©ressant au dessin et Ă  la peinture, l’éditeur en est Jombert, Ă©diteur du roi pour l’infanterie et l’artillerie », et l’auteur met en avant sa qualitĂ© d’ingĂ©nieur-gĂ©ographe. La trajectoire de Louis-Nicolas de Lespinasse confirme cette impression mais on pourrait donner d’autres exemples. Lespinasse, officier et professeur de tactique Ă  l’École militaire vers la fin de l’Ancien RĂ©gime, Ă©tait aussi un des plus remarquables paysagistes de son temps. En 1801, il publia un TraitĂ© de perspective linĂ©aire Ă  l’usage des artistes et un TraitĂ© du lavis des plans, appliquĂ© principalement aux reconnaissances militaires. Un livre pour le monde civil et un pour l’armĂ©e, donc ; mais il n’est pas indiffĂ©rent que l’un et l’autre aient Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s par Magimel, libraire pour l’Art militaire », et que l’auteur s’y soit prĂ©sentĂ© comme chef de bataillon ». En 1808 enfin, toujours chez Magimel, parut un ouvrage posthume de Lespinasse, De la perspective des batailles, dans lequel Ă©tait rĂ©affirmĂ©e l’importance du dessin et de la peinture pour la formation des officiers. 16DĂ©tail intĂ©ressant, Lespinasse avait Ă©tĂ© reçu Ă  l’AcadĂ©mie royale de peinture et de sculpture en 1787, soit la mĂȘme annĂ©e qu’un autre paysagiste, Pierre-Henri de Valenciennes, qui fut ultĂ©rieurement le maĂźtre du futur gĂ©nĂ©ral Lejeune. Ce dernier fut par ailleurs un protĂ©gĂ© du marĂ©chal Berthier, qui Ă©tait non seulement ingĂ©nieur-gĂ©ographe de formation, mais encore fils d’un ingĂ©nieur-gĂ©ographe devenu sous Louis XV chef du DĂ©pĂŽt gĂ©nĂ©ral de la guerre, qui centralisait la production gĂ©ographique et historique des armĂ©es. Ces fonctions avaient mis Berthier pĂšre en relations avec van Blarenberghe, peintre des batailles » de Louis XV, dont le fils, Ă©galement peintre, donna des leçons de dessin et de peinture Ă  Berthier fils. Ajoutons que les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes fournissaient les relevĂ©s topographiques prĂ©paratoires aux peintures de bataille commandĂ©es sous NapolĂ©on et l’on aura une meilleure idĂ©e du systĂšme bien rodĂ© dans lequel s’inscrivit Lejeune. 17Ce systĂšme Ă©tait pourtant menacĂ©. Tout d’abord, nous l’avons vu l’an passĂ©, l’extension croissante des batailles napolĂ©oniennes ne permettait plus de les reprĂ©senter sur une seule et mĂȘme toile, comme Lejeune avait pu le faire pour les batailles de la campagne d’Égypte. Mais une autre remise en cause Ă©tait intervenue en 1802, lorsque le systĂšme cartographique mixte codifiĂ© par Bouchotte fut abandonnĂ© pour le plan d’état-major moderne. En caricaturant, la carte devenait plus scientifique » et moins artistique », Ă©volution que combattit bec et ongles Lespinasse, mais sans avoir gain de cause. 18Le deuxiĂšme thĂšme abordĂ© en 2019-2020 concernait la notion de coup d’Ɠil militaire » et plus largement la rĂ©fĂ©rence artistique sous la plume des penseurs militaires du premier xixe siĂšcle. Il s’articule directement au thĂšme prĂ©cĂ©dent dans la mesure oĂč la nĂ©cessitĂ© de cultiver le coup d’Ɠil militaire » Ă©tait l’une des antiennes favorites des ingĂ©nieurs-gĂ©ographes. Mais cette expression dĂ©signait sous leur plume un rapport trĂšs concret au terrain qu’il s’agissait de croquer, dessiner, peindre ou cartographier, ce qui Ă©tait aussi le cas chez des penseurs militaires du xviiie siĂšcle comme PuysĂ©gur et Folard. Chez les thĂ©oriciens napolĂ©oniens ou post-napolĂ©oniens au contraire, la notion se fait plus gĂ©nĂ©rale et plus abstraite. 19Jomini, en particulier, distingue un coup d’Ɠil tactique qui porte sur le terrain et un coup d’Ɠil stratĂ©gique qui s’exerce uniquement sur la carte d’état-major. Le mĂȘme processus d’abstraction est Ă  l’Ɠuvre dans un outil graphique dont il semble ĂȘtre l’inventeur mais ce point mĂ©riterait plus amples investigations, qu’il nomme l’échiquier stratĂ©gique » et dont il se sert pour modĂ©liser les principales caractĂ©ristiques d’un théùtre d’opĂ©ration il s’agit d’un carrĂ© dont chacun des cĂŽtĂ©s symbolise soit une coupure de terrain majeure dĂ©limitant le théùtre en question, soit la base d’opĂ©rations d’un des protagonistes, soit les deux. Ainsi, pour modĂ©liser la campagne de 1806, le cĂŽtĂ© gauche du carrĂ© reprĂ©sente la base des Français sur le Rhin, le cĂŽtĂ© infĂ©rieur la base des Français sur le Main, le cĂŽtĂ© gauche la base des Prussiens sur l’Elbe et le cĂŽtĂ© supĂ©rieur la mer du Nord. Sur le carrĂ© proprement dit ne figurent que deux villes, Gera et Leipzig, ainsi que des lignes de couleur matĂ©rialisant la cinĂ©matique de la campagne. Il s’agit de dĂ©montrer l’avantage d’une double base d’opĂ©rations, grĂące auquel les Français peuvent intercepter les lignes de communications prussiennes sans que leurs propres lignes de communications soient interceptĂ©es. On est lĂ  aux antipodes des cartes mixtes chĂšres Ă  Lespinasse. L’espace vĂ©cu se dissout dans la pure gĂ©omĂ©trie, ce qui n’est pas Ă©tonnant compte tenu du fait que Jomini devint officier d’état-major sans avoir eu l’expĂ©rience prĂ©alable du terrain. Au demeurant, il semble n’avoir eu aucun intĂ©rĂȘt pour les arts et son approche ultra-rationaliste de la stratĂ©gie tire cette discipline vers la science. 20Clausewitz, au contraire, n’a cessĂ© de dĂ©noncer cette tentation scientiste si profondĂ©ment contraire Ă  la nature de la guerre – et aussi Ă  sa propre nature, car sa correspondance le montre trĂšs attentif Ă  la beautĂ© des paysages, en quoi il ressemble Ă  Lejeune. InitiĂ© aux beaux-arts par son Ă©pouse Marie von BrĂŒhl, elle-mĂȘme peintre et dessinatrice, il chercha Ă  en approfondir la thĂ©orie pour voir jusqu’oĂč elle pouvait ĂȘtre appliquĂ©e Ă  la stratĂ©gie et rĂ©digea vers 1808 un essai sur l’art et la thĂ©orie de l’art » dont nous nous sommes risquĂ©s Ă  traduire les passages les plus significatifs. Il y insiste sur le fait que le talent artistique est une capacitĂ© innĂ©e, mĂȘme si elle demande Ă  ĂȘtre cultivĂ©e pour porter tous ses fruits. Il faut pour cela acquĂ©rir la thĂ©orie de l’art considĂ©rĂ©, mais cette thĂ©orie n’a de sens que par rapport Ă  la pratique. D’autre part, elle ne se compose pas de lois, car la loi vise le gĂ©nĂ©ral alors que la guerre ne prĂ©sente que des cas particuliers. La thĂ©orie de la guerre se borne Ă  constater l’existence de principes d’action concentration, surprise, Ă©conomie des forces que le tacticien ou le stratĂšge doivent dĂ©cliner en procĂ©dĂ©s particuliers en fonction des circonstances dans lesquelles ils sont engagĂ©s. L’art de la guerre rĂ©side prĂ©cisĂ©ment dans cette facultĂ© d’adaptation des principes au contexte et c’est elle qui caractĂ©rise le grand artiste militaire. 21Mais aussi Ă©loignĂ© que soit Clausewitz de Jomini, il le rejoint lorsque, dans son maĂźtre-ouvrage De la guerre, il traite du coup d’Ɠil ». Il rappelle que cette expression a d’abord eu une signification tactique se rapportant directement au terrain, ou plutĂŽt au rapport du terrain et du temps puisqu’il s’agissait entre autres d’apprĂ©cier en combien de temps une unitĂ© pouvait se porter de tel point important du champ de bataille Ă  tel autre. Mais l’expression, poursuit-il, vaut aussi au niveau stratĂ©gique, puisque dans l’un et l’autre cas il s’agit d’apercevoir et de comprendre rapidement une situation complexe. Tout au plus le coup d’Ɠil tactique mobilise-t-il d’abord l’Ɠil corporel » alors que le coup d’Ɠil stratĂ©gique concerne uniquement l’Ɠil de l’esprit », prĂ©cise Clausewitz. 22Enfin, nous avons achevĂ© notre enquĂȘte de cette annĂ©e en replaçant la rĂ©flexion de Clausewitz sur les rapports entre l’art et la stratĂ©gie dans son terreau d’origine tel que l’a magnifiquement Ă©tudiĂ© le grand livre de Jean-Jacques Langendorf sur la pensĂ©e militaire prussienne. En Ă©mergent des stratĂ©gistes trĂšs peu connus en France citons en particulier RĂŒhle von Lilienstern, hĂ©ros des guerres de libĂ©ration » contre NapolĂ©on mais aussi peintre et musicien, ami de Goethe, du dramaturge Kleist, du peintre Caspar David Friedrich et du philosophe Adam MĂŒller. Citons aussi Georg Heinrich von Berenhorst, qui tenta de transposer le criticisme kantien Ă  la stratĂ©gie afin de ruiner les prĂ©tentions dogmatiques de certains penseurs militaires dans le prolongement desquels s’inscrira Jomini. L’analyse de Jean-Jacques Langendorf montre l’influence de la Critique de la raison pure sur Berenhorst, mais n’évoque malheureusement pas celle de la Critique de la facultĂ© de juger. Or, la cĂ©lĂšbre dĂ©finition du beau qu’y donne Kant – ce qui plaĂźt universellement sans concept » – nous semble pouvoir ĂȘtre transposĂ©e Ă  la stratĂ©gie moyennant les ajustements nĂ©cessaires. En effet, cette dĂ©finition signifie entre autres que la beautĂ© ne se laisse jamais emprisonner dans une formule par exemple, il ne suffit pas de connaĂźtre le solfĂšge pour composer un beau morceau. Le jugement esthĂ©tique ne repose pas sur des attendus dĂ©terministes, mais sur le libre jeu de l’entendement et de l’imagination. De mĂȘme, il n’existe aucune recette de victoire Ă  la guerre, oĂč les principes de la stratĂ©gie tiennent lieu de solfĂšge et oĂč leur bonne mise en Ɠuvre dĂ©pend avant tout du libre jeu de l’entendement et de l’imagination du stratĂšge, comme l’a montrĂ© Clausewitz
 23En conclusion, on a le sentiment – mais il resterait Ă  le confirmer par d’autres recherches – que les rapports entre l’art et la stratĂ©gie changent de rĂ©gime en entrant dans le xixe siĂšcle. Le dessinateur et le peintre ne peuvent plus rendre compte en une seule Ɠuvre de batailles couvrant des Ă©tendues de terrain toujours plus vastes. Le cartographe militaire lui-mĂȘme ne peut plus se consacrer au rendu artistique de ce terrain il lui faut adopter une symbologie plus rapide Ă  utiliser, car on lui demande maintenant de produire de plus en plus de cartes pour couvrir des théùtres d’opĂ©rations dilatĂ©s aux dimensions de l’Europe entiĂšre. Les batailles, en se multipliant, cessent d’ailleurs d’ĂȘtre l’alpha et l’omĂ©ga de la guerre. En effet, avec l’énorme augmentation des effectifs liĂ©s Ă  la conscription et la fragmentation corrĂ©lative des armĂ©es en divisions puis en corps d’armĂ©e, la tĂąche du stratĂšge n’est plus seulement de gagner des batailles, mais encore et surtout de les articuler intelligemment dans l’espace et dans le temps. Cela pourrait expliquer la rĂ©interprĂ©tation intellectualiste du coup d’Ɠil » militaire. 24La confĂ©rence de cette annĂ©e a Ă©tĂ© suivie par deux Ă©tudiants de master et une quinzaine d’auditeurs libres. Une vingtaine de stagiaires de l’École de guerre, oĂč le directeur d’études assure la direction du cours de stratĂ©gie, Ă©taient en outre inscrits en master Ă  l’EPHE ; la plupart d’entre eux ont soutenu avec succĂšs. x2vXLj.
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